Au regard de la réalité, à côté des discours électoralistes, des à-prioris, des poncifs, des fausses évidences, le caractère précieux des migrants et de l’émigration doit être connu et reconnu.
Par leur courage, leurs imaginaires, leurs expériences, leurs savoir-faire, leur expérience humaine qui dépasse l’entendement, leurs générosités, par le poids de leur travail dans l’économie des pays d’accueil, par l’apport de leur culture, de leur talent, de leur art, et bien d’autres choses encore, les migrantes et les migrants viennent vers nous pour nous enrichir.
Dans le même temps, favorisant par leurs activités et leur mouvement leurs pays d’origine, ils font des échanges qu’ils génèrent souvent au travers d’associations et de programmes de développement: une chance pour l’humanité.
L’histoire a de tous temps vu ce brassage de personnes et ce mouvement, qu’il soit pour des causes de guerres, de famine ou simplement de culture.
Quelle qu’en soit la cause, le brassage est essentiel pour toutes les cultures.
Car c’est précisément l’idée de diversité, d’ouverture et d’universalisme que veulent porter les démocraties qui éclaire comme un phare le monde entier.
« Chacun peut penser ce qu’il veut de l’immigration. Mais frapper les jeunes qui viennent de débarquer, c’est la plus brutale des insultes à la dignité. Avant tout, parce que les carabiniers sont restés indifférents à leur courage. Insensibles à la grande leçon de vie qu’ils leur ont donnée. C’est ce que les militaires, quand ils s’accordent des distinctions honorifiques, nomment le mépris du danger. La comparaison est peut-être exagérée. Mais c’est comme si les officiers de l’aéronautique américaine avaient giflé les astronautes de retour de la lune. »
Extrait du livre « Bilal sur la route des clandestins » de Fabrizio Gatti (Prix Terzani 2008), passage où le journaliste est dans la cage de Lampedusa