Sommaire
Introduction
Amir Kausary et Basgul Karimi sont venus parler pour le Cercle CREME de la situation des femmes en Afghanistan. Amir fait partie des jeunes journalistes afghans actuellement réfugiés en France. Il a déclaré dans l’interview : « Je ne sais pas ce que signifie le mot femme en Afghanistan ». Pourtant le mot femme et les femmes lui sont particulièrement chers, puisqu’il les a défendus en Afghanistan. Pourtant, devant le sort des femmes dans leur pays, lui et sa femme Basgul, elle aussi une dissidente notoire, ont pu provisoirement perdre le sens du mot « femme ».
(Traduction en persan en bas – ترجمه فارسی در انتهای مقاله)
C’est quoi une femme ?
En Afghanistan, on sait seulement que l’islam permet d’avoir quatre femmes en même temps quand on est un homme. Mais, à la femme, l’Islam taliban n’offre absolument rien. Cette absence de symétrie est un grand paradoxe, parce que l’Islam dit que les femmes et les hommes sont égaux.
La femme sous les talibans vit dans un angle mort. Et si jamais un homme donne un droit à une femme ce sera uniquement parce que ça l’arrange.
Un islam taliban unique en son genre
L’islam en Afghanistan, qui n’est pas du tout le même que dans les autres pays, est une religion du retour en arrière, jusqu’à l’époque du prophète.
Même si cet Islam se nourrit de la culture des clans et familles afghans qui ont toujours existé, ses interdictions pour les femmes n’ont jamais été aussi extrêmes qu’aujourd’hui. Bien que la société afghane soit une société traditionnelle et religieuse, il y pouvait y avoir de bonnes conditions pour les femmes.
L’amour difficile entre des femmes et des hommes qui ne sont pas égaux
C’est un peu comme si Adam se vengeait d’Ève sous prétexte que, selon la littérature, elle aurait privé Adam de son paradis. Or, en Afghanistan, l’homme a bien plus que le droit de se venger. Une Ève soumise à la vengeance d’Adam signifie une vie sans amour. La vengeance et l’inégalité sont les deux obstacles à l’amour.
Une femme comme Basgul
La femme afghane qui veut s’émanciper
Une femme qui veut s’émanciper de sa famille entrera dans un conflit grave. Il y a en Afghanistan une hiérarchie rigide qui dure toute la vie entre les hommes et les femmes, mais aussi entre les enfants et leurs parents.
La vie d’une femme
Basgul Karimi est née alors que les talibans étaient en Afghanistan. Mais à cette époque, le peuple afghan en collaboration avec la communauté internationale a pu les faire tomber et entamer un nouveau chapitre de l’histoire de l’Afghanistan, que les Afghans appellent aujourd’hui l’« ère de la démocratie ». Elle a pu aller à l’école et étudier comme les autres pour travailler dans la communauté.
Se battre pour vivre comme un être humain
Quand elle avait deux ans, le père de Basgul a été torturé par les talibans. Il restait six personnes dans la maison, sa mère, elle et ses sœurs. Elles choisirent de travailler, même si elles n’en avaient pas le droit, pour assurer leur subsistance. Travailler et d’étudier était difficile pour les femmes à cette époque, sous le regard réprobateur de leur entourage et de la société entière.
Ils croyaient qu’elles sortaient non pas pour gagner leur vie, mais pour le plaisir et la prostitution. Ne comprenant pas le statut de leurs vies ils ne les ont pas non plus soutenues. Bien que le peuple entier, mais aussi leur famille n’aient fait que les critiquer et les restreindre, elles ont travaillé.
Basgul avait des activités culturelles et artistiques de sa propre initiative. Elle s’est battue pour une vie humaine en Afghanistan. Elle a réussi à travailler, mais aussi à être socialisée en Afghanistan à travers notamment les ONG.
Les autres
Bien sûr Basgul avait la pire des réputations : travaillant avec les hommes, sortant toute seule dans la rue, voyageant seule. Tout son entourage, sa région, son village, étaient opposés à ses idées. Sa mère, une exception, pouvait être d’accord avec elle, mais seulement quand elles étaient seules, sans témoins. Son courage, sa volonté, cette chance, ne seront que des perches tendues à son entourage pour qu’il l’agresse, la punisse, l’insulte.
Les moyens de subsistance quand on n’a pas le droit de travailler
Certaines familles vendent leurs enfants, filles ou garçons, pour qu’ils aient à manger. En règle générale, si les filles se marient, c’est souvent pour avoir à manger. Une fille devenue grande mange toujours trop, alors il faut la sortir de la famille.
La seule chose à faire pour une fille c’est se préparer au mariage. C’est la seule porte proposée aux femmes. Il n’y a peut-être en Afghanistan que vingt pour cent de mariages désirés. Le mariage est comme le mot femme, il n’est pas positif.
L’obligation de partir
Aujourd’hui réfugiée en France, Basgul Karimi continue à lutter avec toutes les femmes du monde, en particulier avec les femmes d’Afghanistan. Déjà, une femme comme Basgul est heureuse d’avoir donné l’exemple, car dans son pays, ne pas se soumettre c’est être vue comme une chanteuse (comme Aryana Sayeed1) : une femme scandaleuse. Aujourd’hui, Basgul Karimi se dit extrêmement heureuse de vivre en France où les femmes et les hommes sont égaux et ont les mêmes droits. Elle s’y sent tout simplement comme un être humain et pas comme une entité de second sexe. Enfin peut-elle disposer de tous les droits et privilèges dont jouissent les hommes de sa communauté. Et la liberté dont elle jouit est à ses yeux la chose la plus précieuse et la plus nécesaire pour se sentir cet être humain qu’elle est désormais à part entière.
La femme tout et rien
La femme définit les hommes
On sait seulement que la femme est un objet avec lequel l’homme joue. Mais en même temps elle est la preuve que les hommes sont des hommes. Car ils ne sont des hommes que s’ils ont un jouet comme une femme avec lequel jouer personnellement et politiquement. Pour comble de malheur pour la femme, les hommes ont aussi le droit de casser leurs jouets à l’occasion.
Elle est le sujet central
La femme est le sujet central des débats politiques. Les autres sujets comme le devenir du pays, les guerres, l’économie, sont des sujets moins importants. Mais le mot femme sera seulement mis en avant à travers les interdictions qui sont adressées aux femmes. Comme la dernière interdiction de maquillage, qui s’ajoute à celles d’aller au parc, à l’école, à l’université, de travailler, de faire du commerce, d’inviter qui elles veulent, d’être présentes dans certaines pièces de la maison à certains moments, de sortir seule…
Les hommes
Non seulement ils jouent avec les femmes et les infantilisent, mais ils n’ont pas peur de se comporter eux-mêmes comme des enfants.
Cela fait deux ans que les Talibans tiennent le pays, mais quand ils seront arrivés au bout de toutes les interdictions possibles, que vont-ils trouver à faire d’autre ?
Des réponses automatiques se réclamant du Coran
« Que tu sois un homme ou une femme, si tu demandes une amélioration de ta vie, le Coran te dit que tu as déjà tout, que ce n’est pas bien de demander, que tu n’as qu’à prier. Si tu demandes, le Coran des talibans te répond que tu ne pries pas assez. » nous dit Amir.
Les maîtres
Il y a un grand imam en Afghanistan : Haibatullah Akhundzada2. Tout ce qu’il dit est sacré. C’est lui qui indique et ordonne la pratique de l’islam dans son pays. Il se trouve qu’à chaque fois qu’il parle, c’est pour interdire de nouvelles choses à l’intention des femmes.
Les Talibans à géométrie variable
Pourtant les Talibans parlent sans problème avec les femmes journalistes étrangères. Les mêmes rendent aux femmes afghanes très difficile l’accès aux ministères. Les talibans considèrent les femmes un peu comme leur cheptel, des êtres qu’ils peuvent parquer et paralyser. Quant à leurs femmes, ils leur offrent parfois d’un régime bien différent, comme ces femmes d’hommes de pouvoir talibans qui sont envoyées dans des bureaux politiques au Qatar et qui peuvent y fréquenter l’école, le parc. Cette partialité a été mise en lumière lors de groupes de négociation entre les talibans et les occidentaux.
Libérer leurs propres femmes tout en contraignant les autres à respecter toutes les interdictions ne leur pose pas de problème.
La femme accusée
Si une femme ne porte pas un vêtement islamique tout le monde considère qu’elle provoque les hommes et par là, révolutionne leurs pensées. Les hommes ne pourraient, disent les taliabans, pas s’empêcher d’avoir des idées lubriques dans ce contexte. Une homme ne pourrait pas se maitriser ni même attendre.
Leur vision est que les femmes ne font des choses que dans des intentions dirigées vers les hommes. Plus précisément, elles n’agiraient que pour que les hommes commettent des péchés. C’est pourquoi elles sont considérées comme la première cause de péchés pour les hommes.
Pour éviter de tenter les hommes, les femmes qui passent à la télévision ont l’obligation de masquer leurs visages jusqu’aux yeux.
Hommes enfants menaçants
L’univers mental des Talibans est un pays de petits garçons qui ne veulent pas grandir, et qui pour cela prétextent la religion. Pour eux, le programme du Coran n’est pas de grandir, comme le proposent les autres religions, mais plutôt de régresser. En attendant, ils sont des enfants armés jusqu’aux dents contre les femmes et pour forcer tout le monde au retour dans le passé, aux temps du prophète (1400 ans en arrière). Un retour impossible qu’ils veulent à toute force réaliser.
Les hommes comme Amir Kausary
Il y a des hommes qui se battent pour sortir de ça. Dans le cas d’Amir Kausary3, c’est la lecture de Marx, mais surtout de Phil Zuckerman4, sociologue spécialiste des religions et de l’athéisme, qui lui a ouvert les yeux.
Il y a bien une minorité éduquée d’homme qui pense comme les hommes « féministes » autour du monde. Ceux-là partent de leurs villages et viennent vivre dans les villes pour retrouver d’autres personnes qui pensent comme eux. Certains défendent les droits des femmes. Ils ont peu d’écho, de pouvoir. Ils se sentent isolés, se font accuser de trahison, d’adopter la culture occidentale, étrangère. On discute alors leur virilité, on leur dit même qu’ils ne sont plus des hommes, que leurs femmes décident pour eux, qu’ils ont perdu leur autorité.
Amir dit que « pour être honnête, c’est difficile de ne pas être un homme comme celui que les talibans vous obligent à être. Il faut prendre le temps de se transformer. La socialisation des hommes afghans reste en eux pour toujours. Le rapport des hommes aux femmes laisse une trace, même chez les hommes émancipés ».
La spirale mortifère : un cran de plus
Une spirale étrangle les femmes afghanes5. Jusqu’où peut-on martyriser des êtres humains ? En Afghanistan, toutes les femmes sont dépressives, même si elles continuent à vivre. Des statistiques montrent que de plus en plus de femmes, de jeunes garçons et de jeunes filles, se suicident. Il y a en ce moment une épidémie de suicides en Afghanistan.
La Mort et la vie
Même la mort de la femme est privée d’avenir. Si elle a de la chance elle peut tout juste retrouver son mari au paradis, qui se partage entre ses autres femmes et ses vierges, mais aussi de jeunes garçons. Pour la femme, aucun autre avenir que le mariage n’est envisageable, les Talibans ne tolérant sa vie que pour l’utilité qu’elle représente : ménage et cuisine, procréation, service sexuel. Mais il n’y aura pas de conversation, pas de dynamique, pas de choix, pas d’espace pour elles.
L’Afghanistan taliban : un monde en deux dimensions
C’est un monde en deux dimensions où le dialogue n’existe pas. Une certaine dynamique est écartée dans un théâtre où l’homme seul dialogue avec deux choses mortes : le Coran et la femme.
L’interdiction ultime
Plusieurs principes sont à l’œuvre dans la fermeture du paradis aux femmes, le premier étant le péché de suicide, car le Coran interdit le suicide. Ce sont soixante-dix vierges ou de jeunes filles qui sont promises au paradis pour les hommes. Pour les femmes ? Rien ! Les talibans sont incapables d’imaginer le paradis pour les femmes, tant elles sont inférieures à leurs yeux.
Il n’est pas douteux que les femmes victimes de ces restrictions extrêmes soient portées au suicide. Les talibans ont réfléchi : pas davantage, les peines qu’elle aura à subir de son vivant comme la lapidation ne lui en concéderont l’entrée.
Les talibans placent l’adultère en deuxième position des principes d’exclusion. Un simple péché d’infidélité au mari sera en mesure de leur barrer l’accès à des conditions meilleures dans l’au-delà. Pour une femme convaincue d’adultère, ce sera un bannissement où elle ne sera pas mieux considérée qu’une poubelle, et ce sera la fin de sa vie. Amir observe que les femmes sont de toute façon considérées dès le départ comme un virus. Il n’y aura donc de paradis après la vie que pour les hommes.
Pour l’homme un bonus : la lapidation d’une femme adultère est un nettoyage pour l’homme, qui pourra s’en prévaloir sous forme de bonus au paradis.
Traduction en persan – ترجمه فارسی
زنان افغان که نمی خواهند ناپدید شوند
« من نمی دانم کلمه زن به چه معناست »
معرفی
امیر کوثری و بسگل کریمی آمدند تا برای Cercle CREME در مورد وضعیت زنان در افغانستان صحبت کنند. امیر یکی از خبرنگاران جوان افغان است که در حال حاضر به فرانسه پناهنده شده است. او در این مصاحبه گفت: من نمی دانم کلمه زن در افغانستان به چه معناست. با این حال کلمه زن و زن به ویژه برای او عزیز است، زیرا او در افغانستان از آنها دفاع کرد. با این حال، در مواجهه با وضعیت اسفبار زنان در کشور خود، او و همسرش بسگل، که او نیز از مخالفان بدنام بود، توانستند به طور موقت معنای کلمه « زن » را از دست بدهند. ترجمه فارسی در زیر موجود است.
زن چیست؟
در افغانستان فقط می دانیم که اسلام به شما اجازه می دهد در زمانی که مرد هستید همزمان چهار زن داشته باشید. اما، اسلام طالبان مطلقاً چیزی به زنان ارائه نمی دهد. این عدم تقارن یک پارادوکس بزرگ است، زیرا اسلام می گوید زن و مرد برابرند.
زن زیر دست طالبان در یک نقطه کور زندگی می کند. و اگر مردی به زن حقی بدهد، فقط به این دلیل است که برای او مناسب است.
اسلام منحصر به فرد طالبان
اسلام در افغانستان که اصلاً شبیه کشورهای دیگر نیست، دین بازگشت به زمان پیامبر است.
حتی اگر این اسلام از فرهنگ اقوام و خانواده های افغانی تغذیه می کند که همیشه وجود داشته است، ممنوعیت های آن برای زنان هرگز به اندازه امروز افراطی نبوده است. اگر چه جامعه افغانستان یک جامعه سنتی و مذهبی است، اما شرایط خوبی برای زنان وجود دارد.
عشق سخت بین زنان و مردانی که برابر نیستند
کمی شبیه این است که آدم از حوا انتقام بگیرد به این بهانه که به گفته ادبیات، او آدم را از بهشت محروم کرده است. اما در افغانستان انسان خیلی بیشتر از حق انتقام گرفتن دارد. حوا در معرض انتقام آدم یعنی زندگی بدون عشق. انتقام و نابرابری دو مانع عشق هستند.
زنی مثل بسگل
زن افغانی که می خواهد خود را رهایی بخشد
زنی که می خواهد خود را از خانواده رهایی بخشد، وارد یک درگیری جدی می شود. یک سلسله مراتب سفت و سخت و مادام العمر در افغانستان بین مردان و زنان، بلکه بین کودکان و والدین آنها وجود دارد.
زندگی یک زن
بسگل کریمی زمانی به دنیا آمد که طالبان در افغانستان بودند. اما در آن زمان، مردم افغانستان با همکاری جامعه جهانی توانستند آنها را به زمین بزنند و فصل جدیدی را در تاریخ افغانستان آغاز کنند که امروز افغانها آن را «عصر دموکراسی» مینامند. او توانست مانند بقیه به مدرسه برود و درس بخواند تا در جامعه کار کند.
روش طالبان برای رسیدگی به شکایات غیرنظامی – رویترز
بجنگ تا مثل یک انسان زندگی کنی
هنگامی که او دو ساله بود، پدر بسگل توسط طالبان شکنجه شد. شش نفر در خانه مانده بودند، مادرش، خودش و خواهرانش. آنها برای تأمین معاش خود، حتی اگر حق نداشتند، کار کنند. کار و تحصیل در آن زمان برای زنان سخت بود، زیر نگاه سرزنش آمیز اطرافیان و کل جامعه.
آنها معتقد بودند که نه برای امرار معاش، بلکه برای خوشگذرانی و فحشا بیرون می روند. با عدم درک وضعیت زندگی آنها نیز از آنها حمایت نکردند. با اینکه همه مردم، بلکه خانواده هایشان فقط انتقاد کردند و آنها را مهار کردند، کار کردند.
بسگل به ابتکار خود فعالیت های فرهنگی و هنری داشت. او برای یک زندگی انسانی در افغانستان جنگید. او توانست در افغانستان کار کند، اما به ویژه از طریق سازمان های غیردولتی، اجتماعی شود.
دیگران
البته بسگل بدترین شهرت را داشت: کار با مردان، تنهایی بیرون رفتن در خیابان، تنهایی سفر. اطرافیانش، منطقه اش، روستایش، با عقاید او مخالف بودند. مادرش، به عنوان یک استثنا، می توانست با او موافق باشد، اما فقط زمانی که آنها تنها بودند. شجاعت او، اراده او، این شانس، تنها قطب هایی خواهد بود که به اطرافیانش کشیده می شود تا به او حمله کنند، او را مجازات کنند، به او توهین کنند.
معیشت وقتی حق کار نداری
برخی خانواده ها فرزندان دختر یا پسر خود را می فروشند تا غذا داشته باشند. به عنوان یک قانون کلی، اگر دختران ازدواج کنند، اغلب برای خوردن غذا است. دختری که بزرگ شده همیشه زیاد غذا می خورد، پس باید او را از خانواده دور کنید.
تنها کاری که یک دختر باید انجام دهد این است که برای ازدواج آماده شود. این تنها دری است که به زنان ارائه می شود. شاید تنها بیست درصد ازدواج های مطلوب در افغانستان وجود داشته باشد. ازدواج مثل کلمه زن است، مثبت نیست.
الزام به ترک
بسگل کریمی که امروز پناهنده در فرانسه است با تمام زنان جهان به ویژه با زنان افغانستان مبارزه می کند. در حال حاضر، زنی مانند بسگل خوشحال است که الگو قرار داده است، زیرا در کشورش تسلیم نشدن به معنای خواننده دیده شدن است (مانند آریانا سعید1): یک زن رسوایی. امروز، بسگل کریمی می گوید که از زندگی در فرانسه، جایی که زنان و مردان برابر هستند و از حقوق یکسانی برخوردارند، بسیار خوشحال است. او به سادگی در آنجا احساس یک انسان می کند و نه مانند یک موجود جنسی دوم. در نهایت، او می تواند از تمام حقوق و امتیازاتی برخوردار باشد که مردان جامعه خود از آن برخوردارند. و آزادی ای که از آن برخوردار است از نظر او با ارزش ترین و ضروری ترین چیز برای احساس این انسانی است که اکنون در حق خود است.
تظاهرات زنان در افغانستان برای حقوق خود – عکس از امیر کوثری
زن همه و هیچ
زن مرد را تعریف می کند
فقط می دانیم که زن شیئی است که مرد با آن بازی می کند. اما در عین حال او دلیلی بر مرد بودن مردان است. زیرا آنها تنها در صورتی مرد هستند که یک اسباب بازی مانند یک زن برای بازی شخصی و سیاسی با آن داشته باشند. برای بدتر شدن اوضاع برای زنان، مردان نیز این حق را دارند که اسباب بازی های خود را در مواردی بشکنند.
او سوژه محوری است
زنان موضوع اصلی بحث های سیاسی هستند. موضوعات دیگر مانند آینده کشور، جنگ ها، اقتصاد موضوعات کم اهمیت تری هستند. اما کلمه زن تنها از طریق ممنوعیت هایی که خطاب به زنان است مطرح می شود. مثل آخرین ممنوعیت آرایش، علاوه بر رفتن به پارک، مدرسه، دانشگاه، کار، تجارت، دعوت از هرکسی که میخواهد، حضور در برخی مکانهای خانه در زمانهای خاص، به تنهایی بیرون رفت
مردان
آنها نه تنها با زنان بازی می کنند و آنها را شیرخوار می کنند، بلکه از رفتار کودکانه خود نمی ترسند.
طالبان دو سال است که کشور را در دست گرفتهاند، اما وقتی همه ممنوعیتهای ممکن را تمام کردند، دیگر چه کاری پیدا خواهند کرد؟
پاسخ های خودکار ادعایی از قرآن
«چه مرد باشید چه زن، اگر برای بهبود زندگی خود بخواهید، قرآن به شما می گوید که از قبل همه چیز دارید، سؤال کردن خوب نیست، فقط باید دعا کنید. اگر بپرسید، قرآن طالبان به شما می گوید که به اندازه کافی نماز نمی خوانید. امیر به ما می گوید.
استادان
یک امام بزرگ در افغانستان وجود دارد: هیبت الله آخوندزاده2. هر چه می گوید مقدس است. اوست که به اجرای اسلام در کشورش اشاره و دستور می دهد. معلوم می شود که هر بار که او صحبت می کند، برای ممنوع کردن چیزهای جدید برای زنان است.
طالبان هندسه متغیر
با این حال، طالبان بدون مشکل با خبرنگاران زن خارجی صحبت می کنند. همین امر دسترسی زنان افغان به وزارتخانه ها را بسیار دشوار می کند. طالبان زنان را کمی شبیه گله خود می دانند، موجوداتی که می توانند گله کنند و فلج کنند. در مورد همسرانشان، آنها گاهی رژیم بسیار متفاوتی را به آنها پیشنهاد می کنند، مانند همسران مردان قدرت طلب طالبان که به دفاتر سیاسی در قطر فرستاده می شوند و می توانند در آنجا به مدرسه، پارک و آنجا بروند. این تعصب در جریان گروه های مذاکره کننده بین طالبان و غرب آشکار شده است.
آزاد کردن زنان خود در حالی که دیگران را مجبور به رعایت همه حرامات می کنند برای آنها مشکلی ندارد.
دو نماد سیاسی، دو قطب مخالف افغانستان:
آریانا سید خواننده تبعیدی افغانستان و امام هیبت الله آخوندزاده
دو نماد سیاسی، دو قطب مخالف افغانستان: آریانا سید خواننده تبعیدی ا فغانستان و امام هیبت الله آخوندزاد
زن متهم
اگر زن لباس اسلامی نپوشد، همه فکر میکنند که او مردان را تحریک میکند و از این طریق افکارشان را متحول میکند. به گفته طالبان، مردان نمی توانند در این زمینه ایده های شهوانی داشته باشند. یک مرد نمی توانست خود را کنترل کند یا حتی صبر کند.
دیدگاه آنها این است که زنان فقط کارهایی را با نیات معطوف به مردان انجام می دهند. به عبارت دقیق تر، آنها فقط به گونه ای عمل می کردند که انسان مرتکب گناه شود. به همین دلیل است که آنها را اولین عامل گناه برای مردان می دانند.
برای جلوگیری از وسوسه مردان، زنانی که در تلویزیون ظاهر می شوند موظفند چهره خود را تا چشم پنهان کنند.
مردانی که کودکان را تهدید می کنند
جهان ذهنی طالبان کشور پسران کوچکی است که نمی خواهند بزرگ شوند و دین را دستاویز این امر قرار می دهند. از نظر آنها، برنامه قرآن رشد نیست، آن گونه که ادیان دیگر پیشنهاد می کنند، بلکه به عقب رفتن است. در این میان آنها کودکانی هستند که تا دندان مسلح علیه زنان هستند و همه را وادار به بازگشت به گذشته، به زمان پیامبر (1400 سال پیش) می کنند. بازگشتی غیرممکن که به شدت می خواهند به آن برسند.
مردانی مانند امیر کوثری
مردانی هستند که برای رهایی از این وضعیت مبارزه می کنند. در مورد امیر کوثری3، خواندن مارکس بود، اما به ویژه فیل زاکرمن، جامعه شناس متخصص در ادیان و الحاد، که چشمان او را باز کرد.
در واقع اقلیتی از مردان تحصیل کرده در سراسر جهان مانند مردان « فمینیست » فکر می کنند. اینها روستاهای خود را ترک می کنند و می آیند در شهرها زندگی می کنند تا افراد دیگری را پیدا کنند که مانند آنها فکر می کنند. برخی از حقوق زنان دفاع می کنند. آنها پژواک کمی دارند، قدرت کمی دارند. آنها احساس انزوا می کنند، متهم به خیانت، پذیرش فرهنگ غربی و خارجی هستند. سپس درباره مردانگی آنها صحبت می شود، حتی به آنها می گویند که آنها دیگر مرد نیستند، همسرانشان برای آنها تصمیم می گیرند، که آنها اقتدار خود را از دست داده اند.
امیر میگوید: «راستش را بخواهید، سخت است مردی نباشید که طالبان مجبورتان میکنند. تبدیل شدن به زمان نیاز دارد. اجتماعی شدن مردان افغان برای همیشه با آنها می ماند. رابطه زن و مرد حتی در میان مردان رهایی یافته نیز اثری بر جای می گذارد.
مارپیچ مرگبار: یک قدم جلوتر
مارپیچ زنان افغان را خفه می کند. تا کجا انسان را شهید کنیم؟ در افغانستان همه زنان افسرده هستند، حتی اگر به زندگی خود ادامه دهند. آمارها نشان می دهد که زنان، پسران و دختران جوان روز به روز بیشتر دست به خودکشی می زنند. در حال حاضر یک اپیدمی خودکشی در افغانستان وجود دارد.
مرگ و زندگی
حتی مرگ زن هم از آینده محروم است. اگر او خوش شانس باشد، فقط می تواند شوهرش را در بهشت بیابد، که بین زنان دیگر و باکره هایش، و همچنین پسران جوان تقسیم شده است. برای زن هیچ آینده ای جز ازدواج ممکن نیست، طالبان زندگی او را فقط به خاطر فایده ای که نشان می دهد تحمل می کنند: نظافت و پختن، تولید مثل، خدمات جنسی. اما نه گفتگو، نه پویایی، نه انتخاب و نه فضایی برای آنها وجود خواهد داشت.
طالبان افغانستان: جهانی در دو بعد
این یک دنیای دو بعدی است که در آن گفتگو وجود ندارد. در تئاتری که مرد به تنهایی با دو چیز مرده گفتگو می کند: قرآن و زن، یک پویایی خاص کنار گذاشته می شود.
ممنوعیت نهایی
چند اصل در بستن بهشت به روی زنان کار می کند که اولین آن گناه خودکشی است، زیرا قرآن از خودکشی نهی کرده است. آنها هفتاد باکره یا دختر جوان هستند که در بهشت برای مردان وعده داده شده است. برای خانم ها ؟ هیچ چی ! طالبان از تصور بهشت برای زنان ناتوان هستند، بنابراین در نظر آنها پست ترند.
شکی نیست که زنان قربانی این محدودیت های شدید به سمت خودکشی سوق داده می شوند. طالبان تأمل کرده اند: نه دیگر، مجازات هایی که او در طول زندگی اش باید متحمل شود، مانند سنگسار، اجازه ورود او را نمی دهد.
طالبان زنای محصنه را در رتبه دوم در میان اصول طرد قرار می دهند. یک گناه ساده خیانت به شوهر می تواند مانع دسترسی آنها به شرایط بهتر در آخرت شود. برای زن محکوم به زنا، تبعیدی است که او را بهتر از سطل زباله ندانند و پایان عمر او خواهد بود. امیر مشاهده می کند که به هر حال زنان از ابتدا یک ویروس محسوب می شوند. پس هیچ بهشتی بعد از زندگی جز برای مردان نخواهد بود.
برای مرد یک جایزه
سنگسار زناکار برای مردی که می تواند به عنوان پاداش در بهشت از آن استفاده کند، پاکسازی است.
NOTES
- Aryana Sayeed est une chanteuse, compositrice, personnalité de la télévision et activiste afghane. Elle chante en pachtou et en dari. Elle est l’une des artistes musicales les plus célèbres d’Afghanistan, se produisant régulièrement dans des concerts et des festivals. Militante des libertés et des droits des femmes dans son pays, elle a été plusieurs fois menacée de mort. En août 2021, elle quitte l’Afghanistan à la suite de l’offensive qui ramène les talibans au pouvoir.
آریانا سعید
آریانا سعید خواننده افغان، ترانه سرا، و یکی از شخصیت ها فعال تلویزیونی است. او به زبان پشتو و دری آواز می خواند. او از مشهورترین هنرمندان موسیقی افغانستان است که به طور منظم در کنسرت ها و جشنواره ها اجرا می نماید. آریانا سعید به عنوان بخاطر مبارزه برای حقوق و آزادى هاى زنان در كشور بارها تهديد به مرگ شده. در ماه اگست 2021 او افغانستان را در پی حمله ای که طالبان را به قدرت رساند ترک کرد ↩︎ - Haibatullah Akhundzada (en pachto : هبت الله اخونزاده, Haibatullāh Aḫūndzāda),
né en 1961 dans le district de Panjwai, est un érudit musulman et homme d’État afghan. Il est l’actuel chef suprême des talibans et dirigeant de facto de l’Afghanistan, depuis l’offensive talibane de 2021.
Dans les années 2000-2010, il aurait été l’auteur de la majorité des avis juridiques (fatwa) des talibans, ainsi que le président de leurs tribunaux islamiques. Contrairement à la plupart des dignitaires talibans, il serait resté en Afghanistan durant toute la durée de la guerre commencée en 2001. Il devient chef des talibans en 2016, à la suite de la mort de Akhtar Mohammad Mansour dans une frappe de drone américaine au Pakistan. Comme ses prédécesseurs Mansour et le mollah Omar, il se voit attribuer le titre de commandeur des croyants de l’Émirat islamique d’Afghanistan, qui est officiellement restauré en 2021.
هبت الله آخوندزاده (Haibatullāh Aṁndūzāda)،
در سال 1961 در ولسوالی پنجوایی قندهار متولد شد، یک عالم دین و از اعضای حکومت طالبان است. او از زمان حمله طالبان در سال 2021، رهبر فعلی طالبان و افغانستان است.
در سالهای 2000-2010 او مسوول فتوا گروه طالبان بود و اکثریت (فتوای ها ) طالبان توسط او صادر شده اند. و همچنین رئیس دادگاه طالبان نیز منسوب شده بود. او برخلاف اکثر بزرگان طالبان در زمان جنگ که از سال 2001 آغاز شد، در افغانستان باقی ماند. او در سال 2016 پس از مرگ اختر محمد منصور در حمله هواپیمای بدون سرنشین آمریکایی در پاکستان رهبر طالبان شد.او نیز مانند اسلاف خود منصور و ملا عمر به عنوان فرمانده مؤمنین امارت اسلامی افغانستان است. که در سال 2021 قدرت را گرفتند ↩︎ - Article du Cercle CREME « Femmes d’Afghanistan aujourd’hui » d’Amir Kausary, traduit en persan ↩︎
- Entretien avec Phil Zuckerman sur le site de l’Express, dans « Idées et débats »- tribune du 13 juillet 2023 : « Les religions sont en déclin dans le monde entier ». ↩︎
- « Afghanistan : la guerre des talibans contre les femmes et les filles ». ↩︎