Extrait de l’article du Figaro du 5 septembre 2022

de Valérie Dubach

« … de Strasbourg, a montré que les deux tiers de ces migrants sont en situation irrégulière. Certains ont bénéficié d’aides au retour dans d’autres départements. Une quinzaine de personnes, après une première évacuation au moment du 14 juillet, avaient été prises en charge par les travailleurs sociaux du Centre d’aide au retour de Bouxwiller. Ils sont revenus sur le campement, ramenés dans un convoi de voitures par des militants d’extrême gauche (sic), commente un témoin (quel témoin ?).

À Strasbourg, le flux des demandeurs d’asile, essentiellement des pays de l’Est, est supérieur à celui de 2019, s’alarme la préfète Josiane Chevalier. En plus du campement qui défraie la chronique, un véritable bidonville d’une quarantaine de personnes s’est construit en contrebas de l’autoroute, là encore avec de nombreux enfants. Les gens s’installent là où il y a d’autres

Personnes. Ils n’ont pas envie de retourner dans leur pays. Ils restent en espérant qu’une autre démarche aboutira, tente de justifier Floriane Varieras, adjointe à la maire, en charge de la ville inclusive. À propos du parc de l’Étoile, elle indique que la ville essaie de leur faciliter la vie matériellement et les oriente vers des associations pour les informer de leurs droits » _

La situation n’est pas loin de l’impasse : d’après le droit local alsacien-mosellan, l’État ne peut se substituer au maire pour faire évacuer les lieux. Aussi la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, vient-elle d’inviter Jeanne Barseghian à prendre « un arrêté anti-installation illicite sur ce terrain qui fait partie du domaine de la ville » pour permettre à la police d’agir. Depuis des semaines, la maire dénonce « des décisions nationales aux logiques comptables et déshumanisées, mettant en cause la politique d’hébergement de l’État. Son équipe a créé 400 places de relogement d’urgence sur les 500 promises souligne-t-elle. À entendre le secrétaire général de la préfecture, Mathieu

Duhamel, ses services n’ont pas à rougir dans un département où 2 000 unités hôtelières sont mobilisées et 5 000 autres places de logement sont réquisitionnées, alors qu’il existe un déficit de logement social à Strasbourg ». « Pour un coût de 49 millions d’euros, en forte augmentation en

2022 », appuie la préfète.

Pour autant, reconnaissent-ils, le suivi des personnes hébergées n’est pas satisfaisant. Si entre

70 % et 80 % d’entre elles font l’objet d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français, NDLR), entre 20 % et 30 % doivent être accompagnées vers l’emploi et un logement, souligne Mathieu

Duhamel. Ce que l’hôtel ne permet pas. D’où le projet de créer deux structures d’hébergement temporaire, l’une à Illkirch-Graffenstaden, l’autre d’une capacité de 200 à 300 lits sur un terrain appartenant l’État, situé à Holtzheim. Or, la commune conteste vigoureusement ce projet. Un village de 3 700 habitants ne peut pas accueillir dignement autant de personnes assure sa maire,

Pia Imbs, qui est aussi la présidente de l’Eurométropole, alliée aux écologistes, s’attirant des remarques acerbes sur les réseaux sociaux. Elle présentera ses arguments à la préfète, lors d’une réunion prévue cette semaine. L’ambiance risque d’être tendue. Commentaire de l’élue d’opposition

Pernelle Richardot (PS) : « Jamais le dialogue entre l’État déconcentré et la ville de Strasbourg n’a… »