Femmes d’Afghanistan aujourd’hui

Lettre pour l'histoire, lettre de douleur

de Valérie Dubach
Une femme afghane joue de la dömbra

Sommaire

 

La lettre d’Amir Kausary en français 

Lettre pour l’histoire, lettre de douleur *

« Mon cœur me fait mal, ma gorge se serre et des larmes coulent de mes yeux, coulent involontairement. Un soupir douloureux me pousse alors à m’extraire de la rue et ses passants joyeux et vifs qui vont de-ci de-là, vers l’ombre d’un mur. La tristesse qui s’est emparée de tout mon être pèse tout-à-coup lourdement sur mes épaules. Pendant ces quelques instants de solitude, je pense à tout ce qui nous est arrivé.

Je pense à moi, les jours où j’ai quitté Kaboul, rempli de peur et d’inquiétude parmi les milliers d’autres personnes terrifiées par le monstre (les talibans). Et je pense à tout ce que j’avais et que nous avions jusqu’aux jours noirs, aux femmes et aux hommes libres d’Afghanistan qui furent rapidement entraînés d’une crise et d’une catastrophe à l’autre. Je pense surtout aux millions de femmes dont la liberté, les droits humains et le droit de vivre, ou plutôt de survivre, ont été arrachés pour chacune d’elles, qui sont emprisonnées aujourd’hui dans les quatre murs des maisons. La douleur d’une femme afghane n’est pas une petite douleur et je ne peux pas et il n’y a pas de mots pour vous la décrire, mais si vous regardez le visage de chaque femme dans mon pays, vous pourrez facilement la voir. Parce que ce qui arrive aux femmes d’Afghanistan n’est autorisé nulle part sur la planète, ni aujourd’hui, ni dans le passé.

Pour décrire la situation actuelle, il suffit que le public sache que le traitement des femmes en Afghanistan est basé sur la superposition des valeurs et des normes traditionnelles et tribales à une interprétation extrémiste de l’islam, où la femme par le désir qu’elle suscite serait la cause et le moteur du péché. Elle serait par conséquent la raison première de cette attraction des hommes vers la destruction et la perte de la foi. Des deux points de vue du tribalisme et de l’islam extrémiste, une femme ne disposerait originellement d’aucune identité ni de personnalité indépendante, ne peut trouver du sens à sa vie qu’exclusivement dans sa relation avec un homme, un mari. Dans la perception talibane, sa liberté, ses droits, ses devoirs et son mode de vie sont entièrement déterminés par les hommes, puisque la femme ne peut pas être plus qu’une créature impuissante, subordonnée, maudite et dépourvue de rationalité pratique. Mais, selon les talibans, elle est néanmoins dotée des deux qualités que sont la compassion et la gentillesse. Ce sont des vertus appréciées pour tenir le rôle d’outil de satisfaction du désir sexuel et de force de travail non rémunéré perpétuellement au service.

 

Parc urbain dans la brume le soir

Photographie d’Amir Kausary, réalisée dans le cadre de l’initiative « Focale » en partenariat avec Pôle Emploi et Lab Media La Pierre Large (1)


 

Gouvernés par leur bêtise, les Talibans ont ainsi établi une liste de tous les usages et arts de la femme : satisfaire le désir sexuel des hommes, accoucher et élever des enfants, avoir un mari, cuisiner, nettoyer la maison et s’acquitter des autres travaux domestiques durs et pénibles… mais sans espérer avoir en retour ni reconnaissance de son importance ni de son utilité

Ouverte est la violence contre les femmes aujourd’hui, dans la culture et dans la société talibanisées de l’Afghanistan, où elles sont amputées de tout droit humain. Les femmes afghanes avaient pourtant accédé au droit à l’éducation, au droit aux services de santé, au droit de travailler, au droit de choisir, au droit à la participation politique, au droit de manifester, au droit de voyager. Elles n’ont plus rien de tout cela, car ni liberté, ni même une personnalité indépendante ne leur sont concédées.

Les femmes afghanes vivent en réalité dans les pires conditions possibles. Parce que les violences contre les femmes sont données en exemple, et que ce traitement qu’on leur réserve fait partie aujourd’hui de la culture officielle du gouvernement, dont la mise œuvre en œuvre s’appuie sur une légitimité religieuse sans fondement.

C’est une situation infiniment lamentable qui se déroule, alors que, grâce à leurs efforts et à leurs luttes, les femmes afghanes ont réalisé des progrès et des réalisations significatives au cours des vingt dernières années. Grâce aussi aux soutiens d’organisations et d’institutions internationales, des milliers d’entre elles sont allées à l’école et à l’université. Elles sont sorties de chez elles et ont gagné le droit au travail, au voyage et à la participation politique. Même au niveau régional, elles ont fait promulguer les meilleures lois pour protéger les femmes et faire valoir leurs droits. C’était bien sûr en dépit de problèmes et d’obstacles, qu’elles surmontèrent un à un, que de tels progrès furent obtenus. Mais malheureusement, un certain jour de l’année 2021, le retrait irresponsable et précipité des forces internationales a conduit à l’effondrement du système républicain. Depuis, la communauté internationale a préféré oublier l’Afghanistan d’après la chute de la république qu’elle soutenait. »

 

Parc éclairé la nuit

Photographie d’Amir Kausary, réalisée dans le cadre de l’initiative « Focale » en partenariat avec Pôle Emploi et Lab Media La Pierre Large (2)


 

Pour nous, la conséquence fut un revers douloureux et terrible, d’autant plus inacceptable pour les femmes d’Afghanistan que ce sont elles qui ont élevé leurs voix dans les protestations, que ce soit dans leur pays ou dans le monde, et qui continuent de protester. La communauté internationale et les organisations des droits de l’homme devraient recommencer à suivre de près la situation en Afghanistan et forcer les groupes impliqués à se rendre aux droits des femmes. Elles devraient essayer de travailler à nouveau à la mise en place de la participation des femmes et d’autres groupes politiques à la promotion d’un gouvernement centré sur les droits et libertés des citoyens. Sans ces soutiens et ces aides, l’Afghanistan ne pourra être libéré de sitôt de cette situation plus que misérable.

Photographie d’Amir Kausary, réalisée dans le cadre du programme Focale en partenariat avec Pôle Emploi et Lab Media La Pierre Large (3)

* Amir Kausary, journaliste

 


Notes

(1) Une initiative artistique menée en 2022/2023 par Bénédicte Bach et Benjamin Kiffel (LAB) et des expositions à la Galerie La Pierre Large en décembre 2022 et au CSC Neuhof et au CSC Meinau en avril/mai 2023, dans le cadre de Territoires Imaginaires – Les explorateurs de focale (Focale – Pôle Emploi – Media Lab Galerie La Pierre Large)

(2) Ibid

(3) Ibid


 

La lettre d’Amir Kausary en persan

 

درد  نامه برای تاریخ

امیر کوثری

 

‍دلم میگیرد،بغض گلویم باز می شود و اشک در چشمانم حلقه می زند، بی اختیار قطرات اشکم می‌ریزد و آه سرد دنبال دار از پی آن مرا ناگزیر می سازد، خودم را کنار کوچه بکشم ،کوچه که روبرویم‌ عابران با چهره های شاد و سرزنده این طرف و آن طرف می روند و من با ، بار اندوه ای که تمام وجودم را گرفته هست و روی شانه هایم با همه سنگین اش حمل‌ می کنم. لحظات کوتاهی با خود خلوت می کنم و به همه آنچه برای ما  اتفاق افتید هست می اندیشم. 

با خودم به روزی ها که کابل را با دلهره و نگرانی  و میان هزاران انسان وحشت زده دیگر از  هیولا (طالبان) ترک کردم. و به همه آنچه که داشتم و داشتیم می اندیشم . به این روز ها سیاه زنان و مردان آزاده  افغانستان که از یک بحران و فاجعه با شتاب به سوی دیگر کشانیده می شوند و  مخصوصا به میلیون ها زن که امروز ازادی، حقوق بشر و حق زندگی  کردن نه تنها زنده ماندن   از تک تک شان گرفته شده و در چهار دیوار خانه زندانی شده اند. درد زن افغانستان دردی کمی نیست و من نمی توانم و واژه پیدا نمی شود که آن را برایت شرح بدهم  و اگر مشتاق دانستن آنی به سیمای هر یک از زنان کشور من  نگاه کنی به وضوح می شود  آنرا دید. چون آنچه بر زنان‌ افعانستان می‌ گذرد و گذشته، در هیچ جای از کره زمین کسی‌ برای انسانی روا نمی دارد.

اگر بخواهیم عمیق تر ریشه یابی نمایم، نگاه عموم در افغانستان به زنان یک نگاه برخواسته از ارزشهای و هنجار های سنتی و قبیلوی  و تفسیر افراط گرایانه از اسلام هست،  در این نگاه زنان به عنوان اشیاء،مایملک میراث و یکی از متعلقات مردان  پنداشته می شود. در کنار آن مسبب و محرک گناه و دلیل  کشانیده شدن مردان به سوی تباهی و بی ایمانی هست. زن در نگاه قبیلوی و اسلام افراط گرایانه در گام اول از خود هویت و شخصیت مستقل ندارد و در پیوند به یک مرد معنا می یابد و آزادی ، حقوق ،تکالیف و سبک و شیوه زندگی اش را مردان تعیین می نمایند ، مخصوصا در برداشت طالبانی زنان موجودات اند بی اختیار، فاقد آزادی، نفرین شده و ناتوان و فاقد عقلانیت کاربردی و اما پر از عطوفت و مهرورزی، ابزار ارضا شهوت جنسی و کارگر بی مزدی که باید همیشه در خدمت او باشد.

 طالبان با حماقت تمام  کاربرد  و هنر زنان را به موارد ذیل‌  خلاصه می نماید : ارضا میل جنسی مردان، زاییدن و پروردن اطفال و شوهر داری ، پخت و پز ،پاک کاری خانه و کارهای شاقه و سنگین دیگر در دورن خانه.. بدون آن که اهمیت بدهند و به عنوان کار مفید شمار نمایند.

امروز در  فرهنگ و جامعه طالبانیزه شده  افغانستان علیه زنان خشونت های عریان جریان دارد، آنان از حقوق بشری خویش برخوردار نسیتند، زنان افغانستان حق اموزش،حق برخورداری از خدمات صحی، حق کار ،حق انتخاب، حق مشارکت سیاسی، حق اعتراض، حق سفر را ندارند و آزادی ها انان سلب شده و شخصیت مستقل برای شان قایل نیست.

اکنون زنان افغانستان در بدترین شرایط ممکن زندگی می نماید.چون مصادیق خشونت علیه زنان جزء از فرهنگ رسمی دولت تبدیل شده به استفاده از ابزار های خشونت و مشروعیت بی بنیاد دینی در صدد عملی نمودن آن هستند.

با وجود اینکه  زنان افغانستان در طول بیست سال اخیر با تلاش های و مبارزات پیگیری شان  و با حمایت سازمان و نهادهای بین المللی ،به پیشرفت ها و دستاورد ها قابل توجه ای دست پیدا نموده اند، چنانکه هزاران تن از زنان به مکتب و دانشگاه می رفتند و حق کار و سفر و مشارکت سیاسی داشتند. و در سطح منطقه بهترین قوانین  برای حمایت از زنان و احقاق حقوق آنان تدوین شده بود.  و با مشکلات و موانع که فرا را تطبیق آن بود اجرایی می شدند. اما با خروج نیروهای بین المللی که خروج غیر مسوولانه و عجولانه بود که در پی آن فروپاشی نظام جمهوری رقم خورد،جامعه جهانی نیز بعد از سقوط نظام سیاسی جمهوری که توسط آن ها حمایت می شد افغانستان را به فراموشی سپرد.

 و در نتیجه ما یک عقب گرد دردناک و وحشتناک داشتیم که غیر قابل قبول برای زنان افغانستان می باشد، بدین لحاظ زنان صدای اعتراض خویش را در افغانستان و سراسر دنیا بلند نمودند و به اعتراضات خویش ادامه می  دهند، جامعه جهانی و نهادهای مدافع حقوق بشر باید اوضاع افغانستان را از نزدیک تحت نظارت داشته و گروه های دخیل را مجبور بسازند به حقوق حقه زنان تن بدهند. و تلاش نمایند تا  دوبار ه با مشارکت زنان وسایر گروه های سیاسی ،حکومتی با محوریت حقوق و ازادی های شهروندی رو کار بیاید و افغانستان از این وضعیت اسفبار رهایی یابد.

سپاس

 

 

 

 

 ‍ 

 

Lisez aussi...

Laisser un commentaire