Sommaire
- 1 Introduction
- 2 Le Rwanda et son histoire
- 3 La résilience
- 4 L’accueil des réfugié.es
- 5 La société civile
- 6 L’écologie
- 7 NOTES
Introduction
Le Rwanda offre aujourd’hui une vitrine faite de contrastes, qu’ils soient politiques, sociétaux, environnementaux. Dernièrement, le pays aux mille collines, petit pays1 fort peuplé, s’est montré favorable à embrasser la difficile sous-traitance des flux migratoires, moyennant rétribution. Est-ce une vocation de la part de ce pays ayant montré le souci de moderniser ses dispositifs d’accueil ? Car le Rwanda s’est doté de compétences en terme d’accueil, notamment en psychiatrie. Dans ce secteur, c’est la volonté des acteurs et actrices locaux qui, aux lendemains du génocide, a permis l’installation d’un programme de décentralisation des services médicaux, avec l’aide essentiellement de la Suisse2.
Le Rwanda et son histoire
Aperçu du Rwanda aux lendemains du génocide
Après avoir été séparé du Congo belge, devenu indépendant en 1960, le Rwanda-Burundi est à son tour divisé en deux États indépendants en 1962. L’un d’entre eux sera le Rwanda, dirigé par le président Georges Kayibanda.
L’histoire de ce pays est ponctuée de nombreux conflits entre la minorité tutsi exerçant une grande influence politique, et la majorité hutu. En 1973, un coup d’État porte le ministre de la Défense, le général Juvénal Habyarimana, au pouvoir.
Le multipartisme rétabli au début des années 1990 sera suivi d’un attentat meurtrier contre le président Habyarimana, un Hutu, le 6 avril 1994. Un événement qui mettra le feu aux poudres, sous la forme d’une flambée de violences sans précédent. Entre avril et juillet 1994, plus de 800 000 personnes, essentiellement des Tutsis, ont été massacrés.
Le retour de réfugiés tutsis, peu de temps après, ajoutera au chaos qui déchire le Rwanda affecté par une grande pauvreté.
Aujourd’hui la vie politique est dominée par le Front politique rwandais. Son actuel président Paul Kagamé règne au Rwanda depuis 1994. Des taux de croissance importants sont réalisés au cours de cette période (empowerment des femmes, écologie, déploiement de dispositif de soutien psychiatrique…). Mais la situation des droits humains est fortement critiquée par plusieurs organisations internationales.
Un toujours difficile récit
Des points de vue divergents
Il semble encore difficile aujourd’hui de graver dans le marbre l’épisode si complexe et douloureux que le génocide des Tutsis par les Hutus extrémistes. Sur ce drame qui dura cent jours de 1994 à 1995, des points de vue s’affrontent toujours. Que ce soient les anciens bourreaux, la France, la Belgique, le gouvernement actuel rwandais ou la communauté internationale, c’est une cacophonie. D’autant plus quand les médias, le cinéma y compris, s’en mêlent.
Si le gouvernement rwandais a créé il y a trois ans un Ministère de l’Unité et de la Réconciliation, c’est sans doute qu’un problème persiste. En effet, certains voeux de reconnaissance des souffrances ne sont pas toujours satisfaits du côté de l’opposition. Ils se heurtent à la rigidité du pouvoir actuel. Face à la vitrine plutôt réussie qu’entretient le gouvernement de Paul Kagame, le regard extérieur note quelques fissures qui peuvent inquiéter.
Des ouvrages de référence qui se percutent
En France, une édition « Que sais-je ? »
Un ouvrage sobrement intitulé « Le génocide des Tutsis au Rwanda »3 par son auteur, un constitutionnaliste et politologue belge, tente de garder un point de vue neutre de cette histoire loin d’être soldée. Filip Reyntjens4 n’échappe pourtant pas à la polémique5, tant est sensible le terrain. Un collectif d’historiens qualifie son approche de tendancieuse et euphémisante du rôle des Hutu extrémistes et de leurs soutiens.
Un livre du journaliste Patrick de St Exupéry
Pour y voir plus clair, le filtre qu’offre le journaliste Patrick de St Exupéry dans un travail d’analyse sur le terrain est un outil efficace pour tout esprit curieux des arcanes inavouable de l’histoire. Son livre s’intitule justement « L’inavouable – La France et le Rwanda »6.
La structure religieuse
La religion rwandais principale est de structure monothéiste (dieu Imana ou Inahana). La structure religieuse et sa langue unique le Kinyarwanda, rendirent pour le colon les choses plus faciles lorsqu’il fallut utiliser les prêtres pour « démocratiser » le pays. Théocratie depuis le XVème siècle, le Rwanda vit consacrer le Christ Roi dans un souverain initié aux règles du colonisateur, qui déposa son père et le contraint à l’exil7.
L’histoire du Rwanda par le Rwanda
En 770 pages, cette somme en libre accès sur internet, est nécessaire pour contextualiser le génocide, intitulée « Histoire du Rwanda des origines à la fin du XX siècle »8.
Une dynamique socio-économique est perceptible dès le XVIIIe siècle parmi les caractéristiques pertinentes, quelques institutions et quelques pratiques socio-économiques se dégagent, comme le clientélisme qui marque les relations socioéconomiques entre les Rwandais ainsi que la pratique de l’uburetwa et l’institution igikingi, en amont des échanges économiques.
L’Ubuhake
Définition
À cette forme de clientélisme, institution qui établissait des relations de dépendance à caractère surtout social et économique entre différentes couches de la population, plusieurs définitions ont été proposées. L’Ubuhake peut être vu aussi bien comme un contrat de servage pastoral, un engagement volontaire par lequel un umugaragu (serviteur) vient se recommander à une personne de rang social élevé appelé shebuja, afin d’obtenir quelques têtes de bétail, un clientélisme entre un individu de rang inférieur qui offrait ses services et demandait protection d’un supérieur en échange d’une ou plusieurs vaches ou un contrat librement consenti entre le patron et le client. Le premier concédait au deuxième une ou plusieurs têtes de gros bétail.
Singularité africaine du concept
Pourtant, si l’Ubuhake semble pouvoir être apparenté avec la féodalité européenne pendant le Moyen Age, les ressemblances en sont superficielles. Au Rwanda, la vache n’était pas du tout un « fief ». Le régime foncier rwandais est loin de correspondre au système de dévolution des terres dans la féodalité européenne, car le système d’Ubuhake établissait entre Umugaragu et Shebuja des relations d’amitié et d’entente qui se manifestaient par la compréhension, la participation commune aux joies et aux peines.
Des principes qui pourraient être appliqués en Occident
Cela renvoie à d’autres notions africaines qui régissent l’autre, l’étranger, en figure subalterne mais évolutive : le Zumunchi, la Teranga et l’Ubuntu9, développés dans les essais de l’ethnologue Michel Agier10 montrent que l’Afrique dispose d’outils que l’Occident tirerait bénéfice à découvrir.
L’Igikingi
Aux XVIIIe et XIXe siècles, l’Ubuhake évolue avec l’Igikingi et l’apparition de la charge des chefs du bétail. C’est un clientélisme politico-administratif, où l’Umugaragu (subalterne) qui reçoit des vaches et/ou des commandements de son supérieur, va aussi exercer son influence dans la sphère politique. Dans ce clientélisme purement pastoral et foncier, la vache et la terre deviennent richesses économiques. Sous la colonisation, ce type d’Ubuhake va être facilement adapté aux mesures administratives adoptées par l’autorité coloniale belge.
L’épisode de la colonisation belge
Idéologie belge
Ce sont les Belges imprégnés de l’idéologie racialiste, qui ont imposé les nomenclatures « ethniques », terreau du génocide des Tutsis de 1994. Ils démantelèrent le tissu de la société rwandaise (voir Punir l’indigène11 : les infractions spéciales au Ruanda-Urundi 1930-1948). Les mêmes destituèrent tous les chefs Hutus. D’autre discriminations furent instaurées comme le droit d’accès à l’enseignement aux seuls enfants Tutsis.
Stratégie belge
C’est également sous leur tutelle, à l’aube des décolonisations, qu’un parti d’émancipation Hutu et un parti Tutsi se mirent en place l’un face à l’autre, en conséquence des tensions créées dans la population rwandaise par l’administration coloniale belge pratiquant le colour bar12. L’idée que la majorité ethnique (hutu) coïnciderait avec la majorité politique a elle aussi été soutenue par l’ancien colon belge après la libération, lançant le Rwanda dans une guerre fratricide qui émailla son histoire de l’indépendance jusqu’à l’acmé du génocide des 100 jours de 1996. Mais ils ne furent pas là pour protéger les Tutsis. Plus tard, ils s’excusèrent13.
Quant à la France, après une enquête tardive14 mais honnête, elle reconnut sa « lourde responsabilité ».
La tentation fictionnelle s’agissant de l’histoire des pays africains en général
L’exercice fictionnel prend parfois le risque d’invisibiliser le rôle de l’ancien colon et de l’actuel néo-colon, c’est-à-dire un acteur politique jamais très loin, et fait souffrir parfois de biais fâcheux les scénarios des films qui parlent de l’Afrique. À l’instar du personnage de couleur dans les films d’Hollywood15, qui avait souvent vocation à protéger le blanc de son corps, le cinéma d’aujourd’hui sur l’Afrique est fréquemment alourdi par des biais issus de la géopolitique.
Deux fictions sur le Rwanda
Les fictions sur le Rwanda ne font pas exception et ne laissent pas d’agacer certain.e.s Rwandais.es qui prennent mal toute allusion aux actions criminelles du FPR (c‘est à dire l’armée Tutsie de Paul Kagame qui a fait cesser la massacre) et veulent l’exclure du récit légitime, car pour eux, l’allusion porte une dimension de cruauté symbolique contre les Tutsis survivants16.
La série « Black Earth Rising »
Un contexte pas assez explicité
Le réalisateur de Black Earth Rising (La couleur du sang) ne s’est pas privé justement de baser toute l’intrigue et le suspense de la série sur un massacre occulté, perpétré par l’armée libératrice que fut le FPR. De surcroit, le scénario installe un drame occulté au cœur du film sans en expliciter suffisamment le contexte17.
Un final qui sème le doute
Tout cela pour aboutir, dans une ambiance de secret coupable et de procès émaillé d’assassinats, au dévoilement d’une faute de la part des victimes Tutsi vis-à-vis de leurs bourreaux Hutu. Par ce final un doute est semé, qui affaiblit la qualification de génocide au profit de guerre fratricide ou double génocide. Mais cette polémique de qualification, dans laquelle les médias internationaux ont pu patauger, s’articule dans ce film avec, non pas le soupçon, mais l’affirmation fracassante que le gouvernement rwandais cache des choses sur son histoire.
La série reprend la voix du colon
La série, fresque dépeignant par ailleurs le Rwanda comme un pays africain modernisé, démocratisé, reprend alors la voix du colon en position de dispenser au crayon rouge la mention « Peut mieux faire ». Les esprits pointilleux qui invoquent l’honnêteté intellectuelle dont devrait de réclamer l’écriture de l’histoire rwandaise, devraient s’en inquiéter.
Le contexte du film
Ce pourrait être une trop tardive reconnaissance par la France de sa responsabilité lourde et accablante18 dans la tragédie ayant causé la mort de 800 000 personnes en cent jours. Que penser aussi de cette conclusion d’enquête donnant la politique de la France au moment du génocide, comme « ultra ethniciste et portant les stigmates de la colonisation », mais qui pourtant dispense cette dernière de reconnaître sa complicité dans le génocide ? Les Rwandais ne sont donc pas les seuls à avoir des états d’âme19.
Le film « Hôtel Rwanda »
Un certain cinéma, plaquant sur tous les plans son mantra selon lequel « il faut faire rêver les spectateurs », ne se gêne pas pour prélever un peu de vérité à mélanger à la fiction. Car un certain cinéma ne s’arrêtera jamais de fabriquer des récits dont le pathos sera le meilleur agent commercial. La stimulation artificielle de l’empathie, à travers l’héroïsme ou l’injustice, transforme ainsi ce qui est vivant en deniers sonnants. La démonstration en est emblématique dans le film Hôtel Rwanda20. Quelques temps après la sortie du film et de l’attribution de ses nombreux prix, le héros de l’histoire, Paul Rusesabagina fut l’objet d’un scandale. Il fut démasqué dans la réalité comme un profiteur de guerre proche des milieux les plus extrémistes. Il a purgé une longue peine dans une prison rwandaise.
Les médias
Una enquête sur la couverture médiatique
La rapporteure Annie Faure et le rapporteur Yves Ternon, ont rendu publique une enquête21 sur la couverture médiatique en France pendant le génocide contre les Tutsi, à travers les journaux Le Figaro, La Croix et Le Monde, du 7 avril à la fin juillet 1994. Pendant cette période, certains articles y évoquaient une « guerre civile », « l’empire tutsi », qualifiant même de « Khmers Noirs » l’armée Tutsi (FPR), ou les événements de « violences tribales ».
Le journal Libération avait pourtant alerté
Pourtant (extrait) : « Alain Frilet a expliqué22 que dès le début du génocide, le quotidien Libération fut convaincu « de la nécessité d’une présence permanente au Rwanda » et que cette conviction fut renforcée par la réaction du Quai d’Orsay à l’article qu’il publia le 18 mai : « Paris, terre d’asile de luxe pour dignitaires hutus. » Le ministère téléphona au journal pour dire : « Vous avez fait fort », sans un mot de critique, ce qui constituait un aveu. Libération comprit : « Nous étions en face d’un génocide dans lequel de surcroît la France portait une part de responsabilité. » D’où la décision prise d’assurer une présence au Rwanda et au Zaïre jusqu’à la mi-septembre. »
La résilience
Des efforts et des défis
Le traumatisme
Les symptômes post-traumatiques
Une publication de l’université suisse inventorie ces symptômes sur les dernières pages d’un rapport de stage de 2007 au Rwanda, où des universitaires et des praticiens de l’université de Genève et de la faculté de médecine ont vécu une « Immersion en communauté », invités par le Dr. Naasson Munyandamutsa, dans un projet de développement de savoir-faire et d’installation de dispositifs de soins psychiatriques au Rwanda. Ce rapport23 très instructif est signé par Dessislava Anguevola Eugénie Colin-Benoit Ludovic Maudet et Simon Regard.
Un constat
L’ampleur du phénomène
Près d’un tiers des habitants de plus de 16 ans du Rwanda souffrent de troubles post-traumatiques. Le Dr Naasson Munyandamutsa, longtemps le seul psychiatre au Rwanda après le génocide, s’exprime sur RFI24 en 2016.
Extraits :
« C’est le corps qui s’exprime en premier ». Lorsqu’il y a un non-accès la parole, ce sont maux de tête, de ventre, perte de connaissance, « dos qui lâche », cordes vocales arrêtant de fonctionner, qui prennent le relais. « Les maux ne s’atténuent pas avec le temps ».
Un contexte traditionnel
Dans un contexte de pénurie de psychiatres, les groupes de paroles sont une des réponses dans une culture où consulter un psy est stigmatisé. Ce sont les psychologues qui vont vers leurs patients. Mais de cette guerre avec l’invisible à laquelle les Rwandais sont en proie, les praticiens ne sortent pas non plus indemnes. Ils doivent être formés pour ne pas être des éponges.
Les enfants ont la capacité de sentir le non-dit
« On transmet essentiellement ce qu’on évite de transmettre, ce qu’on évite de dire, ce dont on ne parle pas. … Les enfants ont la capacité de sentir le non-dit… ». « L’enfant va en faire ce qu’il peut sans cadre, entourés d’adultes piégés dans une dynamique de fuite, va accueillir et accepter sans donner sens. À partir du moment où les choses n’ont pas de sens, elles vont s’enkyster en termes de symptômes. La prévention de la maladie psychique devrait être menée au même titre que celle par exemple de la Malaria. »
Des troubles qui s’accentuent aux moments des commémorations
Le « plus jamais ça » des rwandais résonne encore et reste dans les corps et les mémoires. C’est particulièrement lors des anniversaires du génocide, période de cent jours, que les troubles peuvent se manifester ou s’amplifier. Alors, tout le Rwanda est à la souffrance, sans que les malades puissent toujours trouver d’endroit où poser leurs mots et leurs maux.
Le témoignage des enfants
Dans son livre de témoignages25, Hélène Dumas tente de donner à l’indicible une voie grâce aux mots des enfants rwandais ayant vécu le génocide. Lire « Sans ciel ni terre, Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006) », est une autre façon d’entrer dans le sujet et de le comprendre.
La décentralisation
Si en 1994 on ne comptait qu’un seul psychiatre au Rwanda, le pays a depuis initié un maillage26 dans ses structures (23) avant même 1999, date où le premier département de psychologie clinique27 ouvre au sein de l’université nationale du Rwanda. Au lendemain du génocide, le Dr Naasson Munyandamutsa forme des conseillers en traumatisme28, enseigne son savoir à « tous ceux qui peuvent et veulent aider », après avoir convaincu les autorités nationales que le problème de la santé mentale était crucial.
Avec lui des agent.es de santé œuvrent sur le terrain comme ils et elles peuvent, convaincu.es qu’il a urgence à essaimer des praticiens formés, des dispositifs spécialisés et des groupes de parole.
Puis, sous l’égide du Fonds d’assistance aux rescapés du génocide, des conseillers en traumatisme forment des assistants psychosociaux. Après 2005, une mission de Médecins du monde, coordonnée par Marie-Odile Godard, Naasson Munyandamutsa, Amélie Schafer et Eugène Rutembesa, prendra la relève. Dans ce cadre ces cliniciens purent alors animer des semaines de formation pour les thérapeutes. Depuis, le Rwanda dispose d’un plan et d’une intelligence des soins, mais ce sont les moyens qui parfois ne suivent pas.
L’accueil des réfugié.es
Les accords du Rwanda avec la Grande-Bretagne
Pourquoi la Grande-Bretagne ?
Un accord signé avec la Grande-Bretagne29 octroie une enveloppe de 120 millions de livres au pays en échange de sa coopération au niveau des réfugiés. La journaliste et experte en communication Madeleine Mukamabano30, voit dans cette décision de la part du gouvernement rwandais plutôt un intérêt politique que financier. Les pourparlers à ce sujet entre les deux pays n’est pas nouveau, puisque La Grande-Bretagne a eu, en rapport avec le génocide, à accueillir de nombreux Rwandais venant se réfugier sur son sol. Or, c’est l’un des pays les moins accueillants d’Europe31 comparé à la France ou l’Allemagne.
Pourquoi le Rwanda ?
Parce que les réfugiés y disposeraient de presque les mêmes droits que les Rwandais, mais qu’ils y sont surtout libres de partir, car on ne les met pas en prison. Cela vient sans doute du fait que le président et le gouvernement ont connu l’exil.
De nombreux réfugiés du Liban, du Congo, du Burundi, transitent par le Rwanda qui est le seul pays d’Afrique se prévalant d’un « ministère des réfugiés »32, un outil visant à anticiper face aux catastrophes naturelles, mais aussi aux autres crises, pour atténuer leurs effets. De son côté, le président Paul Kagame avait déjà accueilli aussi d’anciens esclaves venus de Lybie, gratuitement sur son sol. Aujourd’hui il voudrait que tous les pays du Sud fassent comme lui, respectent cette valeur cardinale de l’Afrique qu’est l’accueil. Pour lui, ce n’est en effet pas forcément l’Occident qui doit accueillir toute la misère du monde, ni avoir le monopole de la morale. Il est néanmoins navrant que ce soit un petit pays pauvre comme le Rwanda qui s’y applique, alors que d’autres pays africains plus riches auraient plus de moyens pour cela.
Le MIDIMAR et l’OIM
Le Ministère rwandais de la gestion des catastrophes et des réfugiés (MIDIMAR), a été lancé en 201033 ciblait 20 districts fortement touchés par les retours de quelques 11 000 rapatriés des pays voisins et personnes vulnérables dans l’objectif de leur permettre de se réintégrer dans la société et l’économie rwandaises. C’est l’OIM au Rwanda qui a été à la manœuvre avec son programme de formation touchant plus de 5000 bénéficiaires, ses projets communautaires comprenant la construction d’écoles, de postes de santé et d’un centre de transit. Avec le MIDIMAR, l’Organisation Internationale pour les migrations a également lancé une campagne de sensibilisation aux niveaux local et national afin de sensibiliser la population sur les droits des rapatriés et sur les problèmes auxquels ils sont confrontés.
Camps de réfugiés trois étoiles
Si les camps au Rwanda peuvent être trois étoiles, c’est évidemment pour des migrants riches. En effet, un projet immobilier a préparé pour des arrivants expulsés par la Grande-Bretagne34 des appartements tout confort. Les demandeurs ayant obtenu un statut de réfugié pourront accéder à des propriétés à des prix de 19000 euros à 88 000 euros. Mais les réfugié.es devront impérativement apprendre le kinyarwanda, langue indispensable pour s’intégrer. Mais cela, qui est déjà surréaliste, car la plupart des réfugiés ont déjà épuisé toutes leurs ressources dans leurs périples, ne doit pas cacher que les camps restent misérables par ailleurs.
Le camp de Mahama
L’exemple du camp de Mahama35, qui réunit plus de 60000 réfugiés du Burundi et souffre d’une carence grave d’infrastructures est emblématique. Les enfants y sont le premiers à souffrir. L’unicef appelle depuis 2019 à participation pour les créer d’urgence. La situation dans ce camp, qui compte autant d’habitants que leurs voisins locaux, ne pouvant pas travailler, ni sortir, contredit les déclarations vantant le traitement particulièrement humain des migrants au Rwanda. C’est un camp suspendu dans le temps, immobile, une tombe pour tous et toutes, et surtout pour les enfants qui représentent plus de la moitié de ses habitants. Il semblerait que, soit le Rwanda n’ait plus les moyens de ses ambitions, soit se trouve noyé par l’afflux des déplacés.
La société civile
Une île pour les jeunes délinquants
Une autre polémique, peut-être emblématique du Rwanda, touche s’intéresse aux jeunes délinquants (la vidéo ne montre pas de jeunes femmes), pour certains dépendants des drogues, qui bénéficient dans le centre de rééducation de l’île d’Iwawa36 de soins particuliers bien pensés et pesés. Les témoignages y sont ambigus, contradictoires, tant est délicate la tâche de canaliser des êtres parfois perdus, peu éduqués, ou sous influence chimique, tout en respectant leurs droits et leur jeunesse.
Si cette tâche consiste essentiellement à leur donner foi en un avenir, c’est par la contrainte que la méthode y parvient essentiellement. L’obligation de sport, de convivialité, d’apprentissage, de discipline, s’y apparente à l’univers carcéral, sinon militaire. Certains jeunes qui en sont sortis en gardent néanmoins une reconnaissance, ayant acquis des savoir-faire. Mais ceux qui sans aucun doute approuvent le plus cette initiative du gouvernement rwandais, qui a décidé d’allouer 80 millions de francs rwandais par an (environ 632 000 euros) pour l’entretien de ce dispositif, ce sont les familles. Le camp de jeunes qui sont environ 2000 dispose donc d’un peu plus de 300 euros par an, c’est-à-dire de moins de 30 euros par mois pour chacun. En conclusion, malgré les moyens discutables mis en œuvre, pour 2,50 euros par jeune, ce camp fait parfois des merveilles.
Les femmes
Les femmes au cœur du changement
Lorsqu’on parle de changement au Rwanda, il faut parler des femmes. 41% des entreprises au Rwanda y sont tenues par des femmes. L’Assemblée nationale du Rwanda, composée de 80 membres, y compte 56,3 % de femmes, alors que la moyenne mondiale est de 15%.
Mais ces dernières ont toujours moitié moins de téléphones portables que les hommes et ont trop peu d’accès aux informations. Néanmoins, le Rwanda enregistre un indice de développement humain (34) en nette hausse.
Premier pays au monde pour la participation politique des femmes
En termes de féminisme, il n’y a pas de raison pour que l’Occident ait non plus le monopole37. Du moins c’est ce que pense le gouvernement qui a une vraie volonté politique. La solidarité féminine, surtout celle qui franchira les continents, doit faire le reste. « Pour les femmes rwandaises il ne doit pas y avoir de plafond de verre ». Du moins c’est ce que pense le gouvernement qui a une vraie volonté politique. La solidarité féminine, surtout celle qui franchira les continents, doit faire le reste. « Pour les femmes rwandaises il ne doit pas y avoir de plafond de verre ».
La réalisatrice Sonia Rolland, ex-miss-France et comédienne franco-rwandaise, dans son documentaire « Femmes du Rwanda »38 diffusé sur Planète+, donne la parole à un panel de femmes qui participent activement au développement économique du pays. Du point de vue de la réalisatrice « ces femmes ont l’air beaucoup plus épanouies que les femmes occidentales en général ».
Moins d’accès à la terre
Toutefois, si 20% seulement des femmes dans le monde sont propriétaires fonciers, en Afrique ce chiffre tombe à 15%, alors que ce sont elles (jusqu’à parfois 80%) qui travaillent la terre. (extrait de Pourquoi l’Afrique doit miser sur les femmes39. Pour surmonter les problèmes de l’acidité des sols, des reliefs vallonnés qui compliquent les cultures, les femmes qui se disent « seules à se soucier de nourrir les enfants », ont intérêt à s’organiser. Le patriarcat comme ailleurs laissant les plus grandes charges mentales aux femmes40, même dans un pays qui se veut féministe, les femmes finalement n’arrêtent jamais.
Des chiffres qui peinent à progresser
Le compte n’y est toujours pas
Jusque-là et de tous temps les femmes ont toujours travaillé. C’est leur visibilité que fait défaut et peut-être que c’est de repos qu’elles ont le plus besoin, finalement. « Les femmes aussi ont le droit à l’oisiveté »41 affirme Scholastique Mukasonga, une auteur qui a reçu le prix Simone de Beauvoir en 2021.
Des historiennes en lieu et place d’historiens
Pour exorciser l’inertie, il vaut mieux en revenir aux femmes, qui écrivent l’histoire à leur façon42 comme Véronique Tadjo (L’ombre d’Imana. Voyage jusqu’au bout du Rwanda – Ed. Actes Sud) et Monique Ilboudo (Murekatété – Ed. Littafcar – Le Figuier), deux auteures ayant tenu à faire une résidence d’écriture au Rwanda, malgré les risques que cela recouvrait. Leurs écrits proposent un contre-discours (Gallimore 2001 : 79-98) qui rompt avec le silence et porte selon A. Bassolé Ouédraogo les marques de l’ostracisme et se confronte au discours hégémonique patriarcal ». Entre la réalité dicible de la violence et le jeu de la fiction, on retrouve l’écrivain (la femme notamment) dans son rôle de critique et d’éveilleur de conscience. Selon J.P. de Sartre, sa parole devient « action » (Sartre 2002 : 28) (Tt)
L’écologie
L’interdiction des sacs plastique
Le plastique est cause de bien des maux dont le Rwanda a pris conscience43. Les déchets du plastique ont des facultés diverses comme d’obstruer les systèmes de drainage de l’eau, de contamer les océans et de tuer la vie marine. On les retrouve même dans la panse des ovins que mange l’homme. Ainsi, le plastique contribue aux inondations et à la faible productivité agricole au Rwanda.
Le gouvernement Rwandais qui a choisis sa prohibition bien avant d’autre pays africains comme le Bénin, le Maroc, et de plus en plus de pays africains, s’il ne peut pas entièrement empêcher la contrebande, a au moins initié le mouvement du recyclage.
Le plastique, un enjeu majeur dans toute l’Afrique
Ce sujet est pris en compte dans un nombre croissant de pays africains44, mais le Rwanda semble servir de référence, que ce soit dans les difficultés ou dans les succès..
En 2008, le Rwanda interdit les sacs à provision en polyéthylène. C’est une réussite, mais d’autres plastiques restent à prendre en compte comme les objets en plastiques à usage unique. En 2019 une loi les interdit45, ainsi que les sacs de transport en plastique. Entre demande de prolongation de la période de transition expirée depuis le 10 août 2021 et les manques de solutions alternatives, la relance des entreprises concernées patine.
Une phase de sensibilisation et d’éducation nécessaire
Avant toute coercition, les pays africains introduisent dans leur programme anti plastique une période de transition de plusieurs mois pour permettre à la population et aux entreprises de se réorienter. Le sac plastique était tellement entré dans la vie des africains que les en priver revevait à transformer leur mode de vie.
Si l’alternative au sac plastique bio dégradable est le sac en papier, qui n’a besoin ni d’éducation, ni de sensibilisation, d’autres pistes sont poursuivies. Les sacs en papier, plus chers, le sont semble-t-il du fait de la demande plus forte que l’offre. Mais des recherches fructueuses sur le bio plastique pourraient bien être un produit d’avenir avec des débouchés économiques pour les pays africains.
La propreté collective au Rwanda
Au Rwanda elle rime avec recyclage sens civique. Grâce à l’umuganda, la journée de travail communautaire nationale une fois par mois, à laquelle même le président est tenu, rwandais et rwandaises se livrent à l’activité collective de nettoyage de leurs lieux de vie. La capitale Kigali est l’une des capitales les plus propre au monde selon ONU-Habitat46.
NOTES
- Sa superficie n’atteint pas celle de la Bretagne ↩︎
- IMMERSION EN COMMUNAUTE 2007 – RAPPORT DE STAGE de la faculté de médecine et de l’université de Genève par Dessislava ANGUELOVA, Eugénie COLIN-BENOIT, Ludovic MAUDE et Simon REGARD ↩︎
- Page en ligne de la collection Que sais-je ? ↩︎
- Constitutionnaliste belge, et politologue fin connaisseur de la région des Grands Lacs, ancien expert auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda, Filip Reyntjens est professeur émérite à l’université d’Anvers ↩︎
- Comme en témoigne l’article de la Tribune du Monde du 25 septembre 2017 « Rwanda, le Que-sais-je qui fait basculer l’histoire » (pour les abonnés) ↩︎
- Sur le site de la librairie Ombres Blanches ↩︎
- Sur le site de francegenocidetutsi.org – Cahier n°41 Le combat entre Mungu et Imana ↩︎
- Document en libre accès titré « Le Rwanda des origines à la fin du XXème siècle » sur le site NUR www.nur.ac.rw ↩︎
- Article sur la conférence de Michel Agier en février 2023 au Maillon Strasbourg publié sur le site Cercle CREME ↩︎
- Michel Agier, Centre d’études africaines, directeur d’études à l’EHESS – Chaire : Anthropologie des déplacements et nouvelles logiques urbaines, Anthropologue, directeur de recherche de classe exceptionnelle à l’Institut de recherche pour le développement et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Ses recherches portent sur les relations entre la mondialisation humaine, les conditions et lieux de l’exil, et la formation de nouveaux contextes urbains. ↩︎
- Cornet, Anne. « Punir l’indigène : les infractions spéciales au Ruanda-Urundi (1930-1948) », Afrique & histoire, vol. 7, no. 1, 2009, pp. 49-73. ↩︎
- La colour bar (la « barrière de couleur » en français) est un terme qui évoque une pratique empirique de discrimination raciale utilisée dans les anciennes colonies britanniques et belges en Afrique (Kenya, Rhodésie, Union sud-africaine, Congo belge, Ruanda-Urundi, etc.) et en Asie (Inde, Singapour, etc.). (Wikipedia) ↩︎
- Dans Dossier Rwanda – lumières sur un génocide, titré : « Des décennies de responsabilité belge » Le Monde diplomatique mai 2021 par Colette Braeckman ↩︎
- Dans le Monde diplomatique, article de 1998 titré « Une avancée de la démocratie parlementaire – En Belgique, jusqu’au cœur du pouvoir » par Anne-Cécile Robert (pour les abonnés) ↩︎
- Sur le site En faits, article de Margaux Chauvineau titré « Les personnages noirs au cinéma : entre racisme et stéréotypes » mars 2022 ↩︎
- Article sur le site The Conversation titré « Écrire sur le Rwanda : les compagnons de route du président Kagame » octobre 2017 ↩︎
- Article du journal Libération dans la section Séries, titré « Black Earth Rising», regard ambigu sur la tragédie rwandaise » par Maria Malagardis – Février 2017 ↩︎
- Sur le site TV5 Monde (avec AFP), un article titré « Rwanda : la France porte des « responsabilités accablantes » dans le génocide des Tutsi » – Mars 2021 ↩︎
- Article de Michael Pauron en réponse à propos de la série Black Earth Rising, titré « GÉNOCIDE DES TUTSIS – Entre fiction et réalité, l’ignorance au service des négationnistes » 21 ↩︎
- Dans le journal Libération, article de Maria Malagardis titré « Rwanda – Le héros controversé du film Hotel Rwanda arrêté et extradé » – Août 2020 ↩︎
- Sur le site de La FRANCE dans le GÉNOCIDE des Tutsi au RWANDA – Enquête Citoyenne Commentaires après publication « Idéologies et médias – Rapport de la CEC édité sous le titre : L’horreur qui nous prend au visage, l’État français et le génocide au Rwanda – Karthala. http://cec.rwanda.free.fr/documents/Publications/cec_rapport.pdf ↩︎
- Ibid dans la section Idéologies et médias/Libération 25 mars 2004 ↩︎
- Document PDF de Fondation suisse pour la santé mondiale (santemondiale.ch) ↩︎
- Sur le site de RFI par Claire Hédon, actuelle défenseure des droits, un podcast intitulé « PRIORITÉ SANTÉ – La psychiatrie au Rwanda » (rediffusion) en juillet 2016 ↩︎
- Sur le site des Éditions La Découverte, le livre de Hélène Dumas « Sans ciel ni terre
Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006) – Prix lycéen du livre d’histoire 2021 ↩︎ - Sur le magazine en ligne SLATE titré : « L’importance des psys dans un Rwanda traumatisé par le génocide » par Charlotte Thïede – Septembre 2022 ↩︎
- Sur Reliefweb, un article de 1999 titré « Rwanda : Ouverture d’un service de consultations psycho-sociales » ↩︎
- Dans les Cahiers du Rhizome en ligne : « Expériences humanitaires dans un contexte post-génocide au Rwanda » par Amélie Schafer ↩︎
- Article sur le site de TV5 Monde : Renvoi de migrants vers le Rwanda : « Les pays occidentaux n’ont pas le monopole de la vertu morale » – Juin 2022, par Christian Eboulé ↩︎
- Madeleine Mukamabano est une journaliste et experte en communication de renommée mondiale. Elle a 43 ans d’expérience en tant que journaliste spécialisée sur les questions aussi bien africaines que géopolitique (politique, économie, société), les relations internationales. ↩︎
- Sur le site 20Minutes Monde, article titré « Royaume-Uni : C’est quoi ce projet d’expulsions systématiques des demandeurs d’asile vers le Rwanda ? » – Décembre 2022 ↩︎
- Feuillet du Programme de Prévention des Risques liés aux Catastrophes Naturelles (ACP-UE NDRR) en ligne ↩︎
- COMMUNIQUÉ GLOBAL sur le site de l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) titré « Le gouvernement rwandais prend en charge le Programme de l’OIM pour la réintégration des rapatriés » – avril 2014 ↩︎
- Sur le site Infomigrants/Grand angle, un article titré « Tout est prévu » : au Rwanda, les autorités se disent « prêtes » à accueillir les demandeurs d’asile expulsés par le Royaume-Uni » par Marlène Panara – avril 2023 ↩︎
- Sur le site de l’Unicef, l’action : « De l’aide pour les enfants réfugiés au Rwanda » ↩︎
- Sur Rwanda TV, un documentaire « L’ILE D’IWAWA: Un documentaire sur la réhabilitation de toxicomanes » ↩︎
- Sur le site québécois Perspective Monde : chiffres sur le Rwanda (2017) ↩︎
- sur le site des Inrockuptibles, un article sur le documentaire (Femmes du Rwanda) de Sonia Rolland, intitulé « Après le génocide, le Rwanda est devenu l’un des pays les plus féministes au monde » par Louise Hermant ↩︎
- Article sur le Monde Afrique Agriculture intitulé : « Pourquoi l’Afrique doit miser sur les femmes » par Camille Lafrance – Juin 2022 ↩︎
- Sur le site du journal Le Monde/Afrique, article intitulé « « Les hommes s’en fichent. Seules les femmes se battent pour nourrir leurs enfants » : au Rwanda, les agricultrices en première ligne pour augmenter la production » par Laure Broulard (Mwurire, Rwanda, envoyée spéciale) – juin 2022 ↩︎
- Article de Alexandra Huctin sur France 3 Normandie intitulé : « Les femmes aussi ont le droit à l’oisiveté » : Scholastique Mukasonga, féministe au bout du compte » – mars 2021 ↩︎
- Sur le site de GLAD! , un article intitulé « Discours féministe sur le génocide rwandais dans deux romans africains d’Afrique noire francophone : entre devoir de mémoire et écriture-femme » par Didier Brou Anoh – juin 2019 ↩︎
- Sur le site Infonile, article de Jean-Pierre Afadhali intitulé : « Le Rwanda n’abandonnera pas l’interdiction du plastique à usage unique pour lutter contre la pollution » – Février 2022 ↩︎
- Sur le site de Greenpeace, un article de juin 2020 intitulé : « 34 interdictions des plastiques en Afrique — Un état des lieux » ↩︎
- Sur le site de DW, une vidéo intitulée « Plus que des sacs plastique en Rwanda » juillet 2019 ↩︎
- Sur le site de Canal+ Le média des initiatives positives » Comment Kigali est devenue la ville la plus propre d’Afrique » par Clotilde Boudet – Février 2023 ↩︎