Pourquoi le Cercle de Réflexion et d’Écriture sur les Migrants et l’Émigration C.R.E.M.E. ? 

Les vérités sur les migrants travaillées dans des protocoles d’écriture : ateliers ou partenariat

Le Cerle CREME se veut un incitation à la rencontre, au récit, au témoigage, que ce soit par la poésie, le slam, ou la traduction d’une histoire d’une langue à l’autre. Il se propose d’écrire avec des étrangers ou non étrangers des articles relatant leur vision de la migration et de l’émigration, relayant leur expérience, Toute contribution sera bienvenue, si elle répond à la vocation et à la ligne du présent texte. 

Débusquer les vérités sur les migrants

C.R.E.M.E. ! Qui est la crème et qui ne l’est pas ?

Le Cercle C.R.E.M.E. veut répondre à une situation anormale, par ses réflexions et surtout par l’écriture, autour d’un thème très largement préoccupant (le présent blog décline ce fait à travers plusieurs prismes) et ses conséquences observables par tout un chacun : le sort que les politiques françaises, européennes et d’autres politiques sur le globe réservent aux migrants.

Une certaine posture vis-à-vis des migrants en effet, qui colore les discussions de comptoir et salit la vocation de neutralité de certains médias, s’est incrustée dans notre quotidien en une obsession que le Cercle CREME ressent  comme pathologique.

Que ce soit l’effet de postures ou de politiques affirmées, ses effets sont augmentés par les polémiques traversant ou même faisant son lit dans certains médias. Ce n’est certes pas servir la vérité. Mais c’est sans aucun doute véhiculer la vision étriquée des politiques et des grands groupes. Quand les décisionnaires ont des postulats absurdes, qu’ils charrient erreurs et mensonges, il faut quand même le dire !

Pourquoi les migrants ne seraient-ils pas la crème ?

Pourquoi faire basculer le mot neutre migrant dans le négatif ? C’est grâce à cette instrumentalisaton facile que des décideurs feront se déployer une ingénierie de plus en plus envahissante : l’ingénierie de la sécurité et du contrôle, associée à une dérive pénale. La prolifération des équipements de surveillance, de captation, de contrôle, de sceening, entretenant le métier de traque, enrichit des multinationales, s’ajoute dans notre jeune XXIème siècle au traditionnel commerce de l’armement.

Cela n’a rien à voir avec la valeur de ces gens, de ces personnes de toutes couleurs, forcément valeureuses, comme nous le sommes toutes et tous. 

Les français ne sont pas aussi obsédés par les migrants que les médias

Avec désinvolture, tous et toutes seraient autorisé.e.s à agiter ce mot de sept lettres comme une menace, alors que le chiffre des migrants tous confondus ne dépasse pas 3,5. % de la population mondiale ? Les Français sont pris en otage sur ce sujet que les empêche de se pencher sur leurs vrais problèmes, qui sont davantage le pouvoir d’achat, la santé, la retraite, alors que le migrant qu’ils voient de loin, ou de près mais qu’ils ne connaissent pas, n’est pas vraiment un sujet. Sauf si les médias insistent. 

La migration ne fait que commencer

La migration restera consubstantielle de l’humain, et même si ce pourcentage a augmenté, c’est l’augmentation de la population mondiale qui rend plus visible ce phénomène pourtant normal. Néanmoins, l’avenir du monde n’en sera pas moins la migration, parce que de tous temps ses causes seront les mêmes, au-delà de la curiosité, le travail et l’aventure : catastrophes, famines, tsunami, sécheresse, incendie, inondation, brutalité des régimes, évasion fiscale, violences faites aux femmes, guerres qui se multiplient et s’amplifient… Ce n’est pas sur elle qu’il faut se pencher, c’est sur ses causes, si la migration pose problème. 

Quel problème exactement ?

Il conviendrait pour les bénéficiaires du mode de vie occidental de songer que les causes pourraient bien n’être qu’eux-mêmes et leurs multiples dépendances qui les maintiennent pieds et poings liés : au pétrole, à la main d’oeuvre et aux denrées pas chères, à l’idée de leur supériorité peut-être aussi. Pourquoi auraient-ils le droit de prendre l’avion vers où ça leur chante, alors que d’autres n’auraient aucun droit de voyager où ils veulent ?

Les problèmes sociaux, la faim observée sur le territoire français, ainsi que les pénuries de logement, n’ont rien à voir avec le MIGRANT. À nouveau, le MIGRANT est la conséquence, en aucun cas la cause. Plutôt que de constituer un paratonnerre pour les décideurs qui peinent à s’acquitter proprement de leur tâche, le MIGRANT doit générer un prise de conscience.

S’engager, un peu

L’impuissance de l’individu ne l’exonère pas de donner un peu de son temps et de son attention et à ces boucs émissaires. Car ils le sont peut-étre tout implement de sa mauvaise conscience. Le réflexe de rejeter la faute sur une surface de projection négative que serait le MIGRANT est bien pratique. Mais c’est une surface tout aussi réfléchissante de ses faiblesses, des lâchetés du ou de la bénéficiaire du mode de vie occidental, que pour l’instant le déni brouille, diffère. Plus pour longtemps.

On ne voudrait pas être à leur place

Il est temps de réfléchir un peu plus sérieusement. Veut-on vraiment être pigeon et corbeau en même temps ?

Polysémique, le mot migrant est ainsi ce mot plastique qui se plie à toutes les acrobaties. Car en effet, il parle à tous et toutes, peut-être d’un grand chamboulement. On ne voudrait pas être à leur place. Si on était à leur place on aurait besoin d’un peu d’accueil. Cela, est en mesure de mettre tout le monde d’accord.

Les Français qui sont des contribuables paient très cher ces équipements de traque, de tri, la prolifération de loi qui génère des installations supplémentaires, la multiplication des rétentions et des lieux d’attente, alors que l’accueil avec un effort d’intégration coûterait moins cher. En Allemage, un étranger est orienté vers des services qui lui permettent d’apprendre la langue, se loger et trouver un travail. C’est une question de choix politique. L’Allemagne s’en est donné les moyens politiques et en récolte les fruits.

Le droit de détester (les migrants) n’est pas démocratique

La détestation ne doit pas se draper des libertés démocratiques. C’est pourtant ce que tente d’instaurer les extrêmes droites planétaires. À l’instar du médaillon « Jeanne d’Arc », que le parti nationaliste français s’est accaparé à peu de frais pour la décoration de sa poitrine, le mot migrant est à présent leur carte de la peur.

Corbeaux ou pigeons : qui êtes-vous ?

Anticiper l’avenir

À l’heure où le bien commun et ce qui le sous-tend, la solidarité, se réduisent comme peau de chagrin, tandis que le climat, un bien commun lui aussi, pousse et déplace de plus en plus le monde, le citadin devient lentement mais sûrement un migrant en puissance. Il lui suffit pour s’en convaincre de voir à quel point se privatise chaque jour un peu plus l’espace de sa ville, où il a sans doute déjà remarqué les détours et interdictions auxquels il est soumis, les mesures de sécurité qui forment autant de nasses, de sas et de parcours obligés. En effet, barrières, plots mobiles ou fixes, aménagements urbains végétalisés ou non, mais aussi publicités imposées au regard, maintenant animées, sont autant d’obstacles à la marche paisible et à la circulation libre et fluide. Soumis progressivement à un régime directif, le citadin semble s’y adapter. Il n’a pas non plus de raison de s’identifier, ni de prendre toute la mesure du sort équivalent réservé à ces étrangers aux frontières, ces personnes dont les territoires ont été dévastés ou qui fuient des violences.
Si ce MIGRANT est ainsi aux frontières, c’est peut-être parce que son pays, village, mode de vie, climat, ont été, qu’ils sont toujours dévastés, justement pour alimenter ce même citadin, futur migrant, ancien migrant. Le citadin n’est pas tout à fait autre chose qu’un migrant.

La terre sous nos pieds a changé aussi

Nous sommes tous des migrants et la détestation n’est pas un droit démocratique.
Si la démocratie est assise sur un prérequis de bonté, il se peut que le citadin, grand mangeur de viande, mais aussi grand pollueur, comprenne bientôt pourquoi.

Parce que dans ses déménagements pour cause d’inondation, de sécheresse, de catastrophe nucléaire, de nuée d’insectes, de famine, de pauvreté, de moustique tigre, il se peut même qu’il ou elle se sente soulagé.e que le mot migrant puisse, de quelque manière que ce soit, se rapprocher du concept de « crème de l’humanité ». Supposé être la fine fleur, il ou elle partagera bientôt le même bain que les migrants qu’il croyait hostiles. C’est pourquoi la solidarité, la vraie, la conservation du bien commun pour tous, est la seule voie possible pour espérer amortir les effets de la pente raide actuelle.

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1 commentaire

ESTHER BAYIHA 26 novembre 2022 - 15:34

Très belle initiative humaine

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