Sommaire
- 1 1. 10 :15 Les stolperstein
- 2 2. La place de Bordeaux
- 3 3. Le monde occidental blanc et ses médecins
- 4 4. 11 :20 Mémorial d’Alsace Moselle
- 5
- 6 5. 12 : 05 Le camp de redressement de Schirmeck
- 7 6. 13 : 40 Gare de Rothau
- 8 7. La chambre à gaz de Natzwiller
- 9 8. Le Strutof
- 10 9. 15 : 45 La carrière
- 11
- 12
Une visite en creux
Les lieux de mémoires sont devenus presqu’invisible, en creux sera donc la visite sera dans une attention aux détails d’un paysage qui a changé. Georges Federmann et Ambroise Perrin, ancien journaliste présentateur de FR3, émaillent de leurs commentaires, de leur humour et de leur poésie le trajet jusqu’à Schirmeck. Georges sondera sur place les « indigènes », pour voir si les lieux de mémoire des camps sont encore vivants pour eux, quand Ambroise Perrin (non moins inspirant) se posera en contrepoint.
Marie Dumora et sa preneuse de son enregistreront des images tout au long de cette journée, dans l’intention d’en faire un film, si tout se passe bien.
Départ Place Bordeaux le 30 avril 2022 du CHEMIN de la MÉMOIRE et CHEMIN de CROIX
1. 10 :15 Les stolperstein
« Il y a deux ans on a réussi à imposer la pause « stolperstein ». Ce sont des pavés devant les domiciles des victimes des nazis (les juifs, mais pas que). »
« Je vous dirai comment reconnaitre les juifs (leur nez de profil cachent la synagogue) mais entre les tziganes [s2] , les noirs, les arabes, les femmes, les hommes, tous sont des victimes en puissance. »
« Qui sont les victimes dans le quotidien, des conflits domestiques ? Comment on les reconnait, les accompagne, les indemnise ? Comment on fait mémoire ? »
« Avant les juifs, l’exclusion se faisait sur les sourds et les malentendants qu’on stérilisait. Avant les communistes, les malades mentaux, les vieilles personnes, les tziganes… »
« Ce sont les historiens et les bourreaux qui sont les seuls à catégoriser. Nous sommes invités à nous reconnaître individuellement – dans ces victimes de leurs identités mosaïques. «
« Questionnement des personnes présentes au sujet du phénomène qui ferait que c’est quand les civilisations sont à leur apogées qu’elles font des coupes franches dans leur populations et décident de sacrifier et d’exclure une part [s4] d’elles-mêmes. «
« À l’adresse du 19 Bd Clémenceau ont été posées non moins de 4 Stolperstein au sol. »
« On disait que les enrôlés de force étaient des volontaires, alors que c’était des enrôlés de force, donc des victimes. Howard Zinn « Tant que les lapins n’auront pas d’historiens, l’histoire sera racontée par les chasseurs ».
« L’histoire d’Israël écrite par les Palestiniens ne sera pas celle écrite par les Israéliens. »
« L’histoire est toujours mieux écrite par les gens qui nous entourent. »
« On peut faire confiance au regard de l’autre pour sortir de notre mécanisme d’oubli. »
2. La place de Bordeaux
Traités et enrôlement des alsaciens et des mosellans
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’ancien territoire d’Alsace-Lorraine est, comme le reste de la France, occupé par l’Allemagne nazie. La question de ce territoire n’est pas abordée par l’armistice du 22 juin 1940 : le territoire reste donc juridiquement français durant toute la durée de la guerre. Dans la réalité des faits et le vécu de la population, ces territoires subissent de la part du régime nazi une annexion officieuse, et en pratique une intégration dans le troisième Reich ; la Moselle étant intégrée au Gau Westmark, l’Alsace au Gau Baden-Elsass. L’épisode le plus douloureux et spécifique de cette période sera l’intégration des Alsaciens et Mosellans dans l’armée allemande, par l’incorporation de force et le drame des Malgré-nous.
Le traité de Francfort
« Place de bordeaux : son nom voulait faire référence au procès de 1953 (dont le thème est l’incorporation de force). Bordeaux est une ville signifiante pour les Alsaciens. Les rues autour de la place ont des rues elles aussi liées à cette date : Av Jacques Kablé, rue de la Paix, rue Charles Grad, rue Edouard Teutsch, rue du curé Winterer. Ce sont les identités des protestataires au verdict du tribunal de condamner les malgré nous alsaciens, dont 13 sur 14 étaient enrôlés de force. »
« En 1871 avec le traité de Francfort, qui donnait l’Alsace et la Moselle légalement, les députés protestataires étaient alsaciens ou non. »
« L’Alsace et la Lorraine est abandonnée aux nazis de façon illégale, c’est-à-dire que les nazis incorporent les territoires aux leurs et les populations dans leurs escadrons. »
« L’imminence de systèmes totalitaires initient toujours une résistance. »
« Le cercle Taffel a 30 ans. Son combat : les victimes juives du nazisme, mais aussi toutes les autres victimes sont incarnées pour nous par les sans-papiers (les plus vulnérables et les plus abandonnés aujourd’hui). »
L’histoire
Pierre Pflimlin, ancien maire de Strasbourg
« Palais de la Musique et des Congrès avait un nom propre : le Palais Pierre Pflimlin. »
« Un livre est sorti qui ramène la carrière d’extrême droite de P Pflimlin pendant la guerre. On avait caché cette partie de la vie de celui qui a sa statue à l’Orangerie. »
« Pierre Pflimlin était antisémite avant-guerre et vichyste, alors jeune magistrat (juge d’instruction) qui a toujours respecté la loi. »
« Une vie peut avoir des pages lumineuses et sombres (pas forcément honteuse) qui méritent d’être sorties de l’ombre pour les jeunes générations. »
« Claude Mislin : journaliste sur la face cachée de Pierre Pflimlin. »
Qui sont les justes ?
« Fondation Auschwitz aux mains de gens qui ne sont pas juifs. »
« Stolperstein : au départ c’est une création d’un sculpteur allemand. Il a commencé par les tsiganes. La fabrication et les droits d’auteur portent le prix à 130€ pour la pièce métallique. »
« Notion de victime : des « justes » ont caché d’autres personnes. En Belgique il n’y a pas eu d’évocation de malgré nous. »
« Il y a 1000 livres sur Oradour, plus de 700 sur les malgré nous. »
« En 2022 c’est la notion juridique qui prime, le groupe est large, parce que la notion de « volontaire » est relative (exemple d’un incorporé de 17 ans dans une armée qui n’était pas celle de son pays). »
« Reconnaissance de l’identité des 86 juifs gazés au Struthof. »
L’hôpital de Strasbourg
« Enquête de 6 ans sur l’origine des collections anthropologiques, anatomiques, etc. de l’hôpital civil de Strasbourg. »
« L’hôpital à Strasbourg jouissait d’une tradition médicale de premier plan. La ville était une vitrine politique. Il y avait les plus grands médecins du monde (des statues honorent ces médecins qui n’étaient pas universalistes. Certains avaient déjà fait des expériences sur les Herreros en Namibie. Ils avaient donc initié l’instrumentalisation et la chosification de l’humain pour faire avancer la France. »
3. Le monde occidental blanc et ses médecins
Les points de vue
« Les Lumières occidentales sont différentes selon l’endroit d’où on les regarde : chez les Arabes, l’occident c’est le Maghreb, l’orient c’est le Machrek. »
« Pour les Européens, l’occident se réduit à l’Europe et les États-Unis, c’est-à-dire l’occident de race blanche. »
« La deuxième période (40-44). C’est une période méprisée par tous les professeurs, anciens résistants, collaborateurs, juifs, chrétiens, laïques… Jusqu’en 1990 où on a pris les données à bras le corps. »
Ce n’étaient pas vraiment des fous et des criminels… ils faisaient avancer la science
« Ils ont accrédité la thèse que les médecins allemands, ukrainiens et autrichiens étaient des fous et des criminels. »
« Ces médecins expérimentateurs étaient les meilleurs du monde occidental blanc.»
« Des-orienté : c’est quand on a perdu le sens du rapport à l’orient. Nous venons tous de l’orient, de la région située entre le tigre et l’Euphrate. »
« La des-orientation n’est pas une perte. »
Il n’y a pas de maladie mentale
« Il n’y a pas de maladie mentale, il y a des souffrances qui sont une défense contre la CLASSIFICATION. »
« Cette mise à l’écart, les classifiés l’acceptent. Vous occupez la place qu’ils vous attribuent[s8] . »
« Que faisaient les historiens à ce moment-là ? »
« La vérité de la parenthèse nazie était semeuse de trouble parce qu’on crée un amalgame entre les étudiants actuels et les anciens. On a donc décidé de passer ça sous silence. »
Et aujourd’hui ?
« On note un manque de confiance totale dans l’intelligence. D’ailleurs le regard de ces enfants lumineux va se ternir dès la fin de la première année. Le programme y est de n’avoir qu’un seul discours. Surtout ne pas écouter la subjectivité du patient. »
« Les médecins envoient aux urgences ou à Médecins du Monde ceux qui ne rentrent pas dans leur catégorie. »
« L’omerta sur l’histoire des médecins a duré pendant cent ans. »
« Les meilleurs médecins du monde peuvent être des criminels lorsque ce n’est pas le souci de soigner mais faire avancer la science, laisser une trace dans l’histoire et avoir une bonne place qui les anime. »
« La volonté de guérir, d’effacer les symptômes qui sont nos richesses, empêche le soin. »
« La commission sortira des conclusions destinées à l’instar de l’Arche d’Alliance dans Indiana Jones, à finir dans une cave pour qu’on ne les trouve pas. »
Les damnés de la mer et de la terre
« Les Hébreux resteront toujours locataires et non pas propriétaires. Il leur suffit d’être dans le mouvement de la promesse (terre promise). »
« Certains Ukrainiens n’ont suscité aucun intérêt de la part des médias et des pays d’accueil parce qu’ils étaient noirs, arabes, etc.»
L’incompréhension
« L’histoire ne nous a RIEN appris. »
« Du coup on n’accueillera pas plus, confirmés dans le fait de ne pas soigner dans nos cabinets les damnés de la mer et de la terre. »
« En 2018 : coupe du monde »
« Riss et Fontanel : qu’on enterre Cherif Chekat en Algérie, alors qu’il est alsacien de naissance. »
4. 11 :20 Mémorial d’Alsace Moselle
Le traumatisme, les traumatismes
« À l’heure où l’on profite des humains pour faire du profit (ex d’ORPEA), je suis le seul psychiatre à avoir écrit sur les incorporés de force. Les victimes traumatisées à Kiev subissent ce que nos frères syriens subissent depuis 12 ans. »
« Quelqu’un qui a subi un traumatisme ne peut RIEN en dire.Sauf des choses confuses et incompréhensibles qui vont l’accabler encore plus. »
« Parce qu’il faudrait que le bourreau explique ses motivations. »
« L’accueil inconditionnel est la seule solution. »
« À l’opposé des discours de Jean Pierre Pernaut et du prédateur PPDA (lorsque j’écoute sont journal je sais qui viendra frapper à ma porte). »
Accueillir inconditionnellement
« Il n’y a pas une femme qui vienne de Lybie qui n’ait été violée. C’est impossible d’expliciter leur traumatisme avant de les avoir accueillis inconditionnellement. »
« Dans les 150 000 incorporés de force peut-être 5-10 000 étaient « volontaires ». »
« On a reproché aux alsaciens et les mosellans de n’avoir pas résisté. »
« À Bordeaux, les 13 incorporés de force sont condamnés au même titre que les nazis. Toute l’Alsace est sur le pont pour faire sécession. »
La statue de la place de la république
« La statue de la place de la République exprime ce drame en évoquant la douleur des mères et leur résistance au conflit. »
« Les Français sont à l’époque sur un dizaine de fronts »
Quels sont les fronts zones de combat de la Seconde Guerre mondiale ?
Front d’Europe de l’Ouest. · Front d’Europe de l’Est. · Campagnes d’Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée. · Bataille de l’Atlantique. · Guerre du Pacifique. · Guerre sino-japonaise. · Théâtre américain.
« Les malgré nous, malheur de l’Alsace, reposent sur deux hommes : De Gaulle et Chirac. »
« De Gaulle en juin 1975 utilise Oradour sur Glane pour affirmer que la France a été martyr et résistant. Unir la France pour installer une fédération contre les Communistes. Juin 44, la division Das Reich exécute à Tulle 99 habitants et en déportent 148. Ensuite ont lieu les événements d’Oradour. »
Les conséquences psychologiques
« En 1953 on juge la division SS Das Reich alors que le commandant Lammerding est mort tranquillement de vieillesse. À nouveau ce sont les lampistes qui vont payer ! »
« Les nuits de Fastoff du réalisateur André Weckmann illustre bien comment les Alsaciens ont été obligés de tirer des deux côtés. »
« Seuls les petits enfants (la troisième génération) sont en mesure de parler. Ce sont eux qui ont essuyé les plâtres des problèmes sexuels et autres de leurs ascendants. Père irascible, en colère, qui parfois réclame l’extrême droite, renonce à toute idée politique complexe pour avoir la paix. »
« Les sans-papiers régularisés devenaient « cons » pour survivre. »
Les bourreaux gagnent deux fois, trois fois
« Et là, les bourreaux gagnent deux fois, trois fois à nouveau. »
« Chirac = JC »
« Le Mémorial a été inauguré en juin 2005 sans Chirac. C’est seulement pour se rendre au Struthof que ce dernier se déplace avec Simone Veil. »
L’alsace n’est pas française
« L’Alsace et Paris communiquent mal, c’est le moins qu’on puisse dire. »
« Pendant que Chirac sauve le monde, il envoie l’alsacien de service François Loss (pas Mekachera descendant de harkis, Raffarin ou Bockel, alors ministre de la condition pénitentiaire). »
« Un évènement historique majeur ! L’Alsace n’est pas française. Les alsaciens qui incarnent l’Europe ne sont pas français ! «
Contrôler les gens au faciès
« Mettons-nous à la place des flics (1300€/mois) à qui on dit le matin : « Tu vas contrôler 30 personnes au faciès aujourd’hui », place de la gare, place Kleber, place de l’homme de fer… Ils rentrent chez eux le soir dévastés. On réduit le service public. Je dis à mes patients de porter la kipa pour ne pas se faire contrôler. »
La Nakba, l’autre migration
« La mémoire de la Shoa est problématique pour moi, parce que pendant l’occupation de la Palestine lors de la création d’Israël, une autre catastrophe de migration s’est déroulée : la Nakba. »
« L’Europe, c’est des tas de régions concernées par les évènements. «
« Chirac a montré qu’il n’est pas européen. »
« La parole de vie vient du terrain et non pas des experts et des savants, dans ce qu’on peut douter et interroger. »
« Le génocide des juifs ne doit pas masquer l’usage qu’en fait Israël. »
« Ce sont les séfarades qui s’emparent du génocide alors qu’ils ne l’ont pas vécu. Pour moi, Israël n’est plus juif. »
Les médecins et les docteurs sont toujours du bon côté de la morale partant du principe que la voix du patient ne doit pas être écoutée.
Théophile Leroy
Arrivée de Théophile Leroy qui nous a même ramené un haut-rhinois, Camille Secula, rejoignant notre groupe au niveau de la chambre à gaz. Ils nous parlent de la région à l’époque des camps.
Plaque-commémorative-du-camp-de-Schirmeck
5. 12 : 05 Le camp de redressement de Schirmeck
Très peu d’évasions
Passage du car devant l’entrée du camp de Schirmeck.
Nous allons au camp de Schirmeck, un camp de redressement pour mosellans et des alsaciens.
Les Alsaciens ont fini par intégrer que leur histoire est honteuse.
Le portail de la mairie de Schirmeck est l’ancien portail du camp de Schirmeck (15 000 prisonniers)
Le même camp a été réutilisé (500 enfants) par les Français en 1945 pour interner des familles entières suspectées de collaboration.
52 000 au Struthof. Il n’y a pas eu d’évasion.
Madeleine Brulé
« Madeleine Brulé : elle enfreignait les ordres des nazis en procurant à manger aux prisonniers. »
« Il en voulait à l’herbe de continuer à pousser. Les oiseaux et les abeilles avaient arrêté de chanter et de butiner. Les esclaves du Struthof ont fait de leurs mains la piste de l’aéroport d’Entzheim et la route qui menait au camp. »
Micro trottoir auprès des habitants
Micro trottoir par Georges à l’adresse des clients de l’Intermarché de la Broque. Rencontre à l’aller vers le camp et sur place de Mr Garros, ancien ouvrier de Steelecase et fils d’un des libérateurs du camp, qui semble habiter dans l’ex corps de bâtiment principal du même camp, réhabilité en plusieurs logements sociaux. Sur place, rencontre de l’actuel propriétaire de la baraque de Commandant Buck
Achat de roses à des motards de l’association pour la ligue du cancer.
Déjeuner sorti du sac.
Rencontre et conversation avec Lois Di Giovanni, lui aussi vendant des roses pour la ligue contre le cancer, un jeune militant qui a manqué la mairie de Barembach pour 5 voix, selon lui.
6. 13 : 40 Gare de Rothau
Les pancartes et les plaques, toujours des victoires
« Pancarte avec sigle commanditée par Alain Roth de Lutzelhouse très engagé dans le devoir de mémoire. «
« Le sigle est l’œuvre d’un artiste local : Sébastien Kuntz, neveu d’Adélaïde Hautval, psychiatre, originaire du Hohwald. Le père d’Adélaïde par attachement à la culture française, a changé son patronyme Haas en Hautval (14-18). On trouve au Hohwald une fontaine où figure une des maximes préférées d’Adélaïdes Hautval : « Pense et agis selon les eaux claires de ton être ». Elle a refusé à Ravensbrück de participer aux expérimentations médicales. Elle se suicidera, mais pour raison de santé (parkinson). » Le parvis du CHU de Hautepierre porte son nom.
« La maladie est une chance, celle de nous rendre moins insensibles, moins seuls. »
« La plaque du quai Menachem Taffel a été obtenue de haute lutte. Elle remplace une partie du quai Pasteur. (Un exercice de dermatologie : remplacer les plaques à Strasbourg). »
« Alexis Carrel est connu pour sa méthode de sutures vasculaires qui a tant été utiles pour la médecine de guerre. Il publie « L’homme cet inconnu », ouvrage où il suggère de se débarrasser es indésirables au moyen du gaz. »
René Leriche et la recherche
« René Leriche, ancien nom du bâtiment de l’hôpital civil où s’opéraient les appendicites, l’actuel institut dentaire. Il faudrait au moins garder une plaque pour rappeler cette partie de l’histoire, ne serait-ce que pour l’esprit critique. »
« Leriche était le premier président de l’ordre des médecins. »
« Dans l’hôpital se sont faites des expérimentations médicales sur de multiples pistes : typhus, gaz, etc. »
« Ils ont pu faire avancer les conditions de la science. Ont permis des améliorations dans de multiples domaines comme l’aéronautique, la virologie, etc. (jusqu’à la lune !) »
« Les alliés soviétiques, anglais, américains, ont recyclé des savants nazis. »
« Les procès de Nuremberg ont condamné les médecins pour avoir trop profité de ces conditions. »
Des médecins potentiellement nobélisables
« Y avait-il une vraie méthodologie scientifique dans ces recherches ? Certains disent que oui, ces médecins étaient potentiellement nobélisables. »
« Si c’était de la recherche en double aveugle, cette recherche faisait l’impasse sur l’homéopathie et l’anthroposophie… Or les troubles iatrogènes et les effets secondaires sont la cinquième cause de morts dans le monde. Il faut croire que c’est le sacrifice nécessaire du collectif. »
« Prolonger la vie est-ce un progrès d’ailleurs ? »
« Il est revenu le temps du muguet, comme un vieil ami retrouvé… Jusqu’au banc où je t’attendais… »
Le Professeur Hirt et son assistant Bruno Berger
« C’est son assistant Bruno Beger, un anthropologue racialiste, qui inspira le Pr Hirt avec son idée de garder une trace de la race juive. «
« Parce que je n’étais ni l’un ni l’autre : juif, vieux, jeune, etc., que je n’avais rien fait. Mais quand ils sont venus me chercher il n’y avait personne pour me défendre. »
L’ultra libéralisme est un nazisme
« L’ultra libéralisme est un nazisme, car la médecine n’y a pas besoin de l’homme, elle marche toute seule. Le patient gêne parce qu’il convoque la vie, face au technicien. Celui qui gêne, c’est l’humain. »
7. La chambre à gaz de Natzwiller
Nous rencontrons deux hommes de Natzwiller qui nous sont présentés par Marie : Materne et Joseph (né en 1954, Epp). Ce dernier nous livre ses souvenirs d’enfance. Il dit s’être intéressé particulièrement au paysage qu’il y avait avant l’arrivée des nazis.
« L’hôtel est construit en 1910 dans une propriété de 17 hectares datant de 1860. Le fond de la vallée était peuplée de 2000 habitants environ, vivant en autarcie. Tout le monde avait une vache. Tout le monde devait faire avec…
Là où est situé le camp se tenait l’un des plus beaux pâturages du coin.
Les ananaptistes
Dès le début du XVIè siècle toutes les crêtes étaient habitées par des anabaptistes (ou mennonites), à 1000 m d’altitude.
Ils cultivaient du seigle. Ils construisaient des étables à côté des habitations pour l’hygiène. Suzelle, l’amoureuse de l’Ami Fritz était une anabaptiste. Ils ont dû partir au XXVIII è siècle de la vallée de la Bruche.
Évocation de Robert Stegmann qui, ayant comparé sa parole à un certain Metzger, revint sur ses pas par la suite, car fut convaincu qu’il existe deux mémoires : « celle du terroir et la mémoire qui se construit dans l’histoire ».
L’ignorance des habitants
Les habitants : « On n’avait pas de souvenir des atrocités ».
La chambre à gaz était contigüe à une salle où l’on pouvait danser.
C’est à partir de 1939, quand c’est devenu « zone interdite » qu’on parla de prisonniers et de mauvais traitements.
La main d’oeuvre
Les Allemands mettaient à disposition de la main d’œuvre gratuite venant de leurs camps, celle qui était encore en forme. Struthof (carte Oberlin 1800) : ferme louée avec tout ce qu’il y a autour était appelée « La sous de la Bringue » (ou ribote). Beaucoup de bûcherons venaient parfois passer une journée entière à bringuer.
Materne : « mon père travaillait à la carrière. Automatiquement il donnait du pain au travailleurs ». (Les travailleurs ne tenaient pas plus de trois mois à la carrière).
Le père de Josy tourisme actuel, avec mon grand-père, étaient les seuls à pouvoir entrer de la viande dans le camp (pour les Allemands). Les baraquements de la Wehrmacht ont été vendus aux enchères. Les pièces, planches et autres étaient récupérés avec des charrettes. Il y avait aussi les barbelés dans les talus.
Les jeunes du Ballersdorf
Drame des 18 jeunes du Ballersdorf s’étant soustraits à la loi de conscription. L’un d’eux a eu le malheur de prendre un pistolet qui traînait chez lui. La malchance de rencontrer un patrouilleur. Ils ont tous été fusillés à la Sablière (avant la carrière).
Les juifs, mais aussi les errans, les manouches
Il faut savoir qu’avant la guerre, la France avait déjà rassemblé les « errants » pour les placer dans 33 camps d’internement ouverts à cette fin. On y comptait beaucoup de manouches. Ce sont d’ailleurs les tziganes et les manouches les derniers à avoir été libérés, seulement en 1946.
Chambre à gaz : 86 juifs gazés ici. Du « matériel » a été conservé dans des cuves à Strasbourg jusqu’en septembre 1944. Des morceaux de corps enterrés par les Français ont par la suite été retrouvés et des médecins légistes ont fait un rapport d’autopsie.
Des expérimentations ont été faites sur des tziganes dont on a retrouvé les noms, dont un Sarkozy. Certains ont survécu.
Guillaume d’Andlau est l’actuel directeur du Struthof.
Le pasteur Ariel Lindgren interprète un morceau de musique avec son violon du chabbat.
8. Le Strutof
(notes manquantes pour cause de forte pluie)
9. 15 : 45 La carrière
Où il est question des modalités de notre engagement, de partage et de prétérition.
Les détenus
Les détenus étaient surtout atteints de diarrhée et c’est de ça qu’ils mourraient. L’odeur était pestilentielle. Ils mourraient aussi beaucoup de gens au moment de l’appel. Parce qu’il semblait important pour les nazis de rappeler que les matricules devaient remplacer les noms. Celui de Menachem Taffel était le 107969.
À quoi servait la carrière ?
Concernant la carrière, on se pose des questions sur son utilité.
– Adolf voulait-il faire venir des blocs de toutes les carrières de l’empire ?
– On y trouvait la seule veine de granit rose du coin (avec un certain pourcentage d’uranium)
– Pour cacher les véhicules ?
Les soubassements du camp de Natzwiller sont en granit rose.
Y avait-il déjà une carrière en 1900-1910 ?
Intense activité dans la vallée de la Bruche
Dans la vallée il y avait beaucoup de monde qui travaillait.
Jackel : Le coton était cherché avec les bœufs. 95% de Natzwiller travaillait à l’usine textile. On y trouvait du reste tous les métiers : électriciens, tisserands. On était bien lotis. Le coton venait de l’Iran et de l’Ouzbékistan ou en camion de Rotterdam. Quand le coton est devenu trop cher, les usines ont fermé.
À la fin on a acheté des machines russes (après les suisses) qui étaient très modernes.
Dans les années 50, Saales employait 30 000 personnes. Il y avait un vacarme énorme dans les usines de tissage à vapeur.
Conclusion : Il y a à Strasbourg une toponymie, les lieux sont vivants.
Nous avons revitalisé les lieux.
Le large panel des victimes en puissance livre la population toute entière aux bourreaux. On ne les reconnait pas forcément à des signes extérieurs.